Tunisie Numérique a mené une série d’interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.
Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d’âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.
Le mari: Walid, 35 ans, travaille pour une société privée
La femme: Ameni, 31 ans, responsable financière
Le couple a un enfant âgé de 4 ans.
Walid et Ameni, mariés depuis 5 ans, habitent dans une maison à Ben Arous en banlieue sud de Tunis. La maison appartient à la famille de Walid. Ses frères vivent à l’étage au dessus de chez lui.
“Je travaille depuis 10 ans pour une société privée sise à Cité El Khadra alors que ma femme Ameni est responsable financière à Cité Jardins, Tunis” dit Walid.
Walid gagne 1500 dinars/mois. Ameni touche 800 dinars/mois.
” Je veux lancer mon propre projet. C’est trop dur de travailler pour les autres. Je désire améliorer la qualité de ma vie ainsi que celle de ma famille” ajoute t-il.
Leur situation financière ne leur permet pas d’avoir un deuxième enfant pour le moment.
“Etant donné que les besoins d’un nouveau-né ainsi que les produits alimentaires sont devenus très chers, je voudrais démarrer mon propre business” précise Walid.
Le couple n’utilise la voiture que pendant le weekend. Ils préfèrent se déplacer au travail en transport en commun pour éviter les embouteillages du Centre ville.
Le problème d’héritage empoisonne la vie du jeune couple
La famille de Walid veut récupérer la maison. les membres de sa famille sont en désaccord sur la propriété du domicile familial. A cause de conflits d’héritage au sein de la famille de Walid, Ameni a proposé à son mari de s’installer dans l’appartement de son père situé à Mégrine.
Au début, Walid était contre cette idée.
Le couple n’est plus à l’aise de vivre dans la maison appartenant à la famille de Walid. Afin de retrouver la paix, Walid a décidé de déménager et de mettre en location la maison de sa famille.
Ameni
“J’ai fait des sacrifices pour protéger mon mariage. J’ai soutenu mon mari pendant cette crise familiale, je considère qu’il n’était pas à l’origine du conflit survenu au sein de sa famille. Il a les papiers qui prouvent qu’il est propriétaire de notre maison” dit Ameni.
“Nous allons mettre en location ou vendre la maison de ses parents et partir vivre ailleurs loin de sa famille. Nous avons dépensé beaucoup d’argent dans les procédures judiciaires suite aux conflits déclenchés par la famille de mon mari” poursuit t-elle.
“Je n’ai pas pu aider financièrement mon mari puisque j’ai perdu mon travail à cause de la crise du Covid-19. Pendant cette période, on a reçu de l’aide financière de ma famille à moi”.
“Avec l’arrivée du bébé, j’ai rencontré beaucoup de difficultés financières ” dit Ameni.
“Au début, je gardais mon bébé chez ma mère. Puis, on a pris la décision de l’inscrire à la garderie dans le quartier de ma mère, à El Mourouj”.
“Après les difficultés que nous avons rencontré, nous planifions un deuxième enfant dès qu’on sera plus à l’aise financièrement”.
“C’est très dur d’assumer un enfant aujourd’hui” ajoute Ameni.
Dépenses fixes de la famille
- Frais d’inscription à la garderie: 300 dinars/an
- 700 dinars/mois pour la nourriture et les dépenses pour les produits de la maison.
- Facture de la STEG: 150 dinars/4 mois
- Facture de la SONEDE: 20 dinars/ 3 mois
- Frais de carburant: 100 dinars/mois
- Frais de transport: 40 dinars/mois (taxis collectif)
- 85 dinars/mois argent de poche pour Ameni (petit déjeuner et coiffeuse)
Budget pour les loisirs
- 80 dinars/mois (dîner au restaurant)
- 30 dinars/mois (parc pour enfants)
- 500 dinars: budget pour les vacances d’été
Le couple profite du weekend pour sortir dîner dans un restaurant. Une fois par mois, ils emmènent leur fils au parc de jeux pour enfants.
Mouton de l’Aid
“Nous passons généralement l’Aïd chez mes parents. On participe à l’achat du mouton du sacrifice avec 150 dinars” dit Ameni.
Le couple ne dépense pas beaucoup d’argent, Walid ne fume pas et ne boit pas d’alcool.
Ameni prépare 2 à 3 repas par semaine et se fait aider par sa famille qui leur prépare le déjeuner pour le reste de la semaine.
“J’ai pris l’habitude de mettre à coté la prime de 13ème et ce, afin de pouvoir profiter des vacances d’été” déclare Walid.
Chaque été, la famille loue une maison au bord de la mer pour une semaine ou 10 jours.
Parfois, le couple fait la randonnée pendant le weekend.
Budget vestimentaire
“Nous achetons des vêtements auprès d’un coiffeur près de chez nous qu’il importe depuis la Turquie”.
Pour vêtir son enfant, Ameni récupère les affaires de son petit neveu, le fils de sa sœur.
Ramadan
“Nous passons quelques jours chez mes parents et le reste chez nous” ajoute Ameni.
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