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Macron défie Trump de nouveau après la taxe douanière : Pas question de déporter les Gazaouis…

Macron défie Trump de nouveau après la taxe douanière : Pas question de déporter les Gazaouis…

Le plus farouche adversaire européen du président américain Donald Trump… C’est la casquette qu’arbore en ce moment le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron. On verra si son statut d’opposant n°1 tient dans la durée. En tout cas c’est le dirigeant européen qui a dit avec le plus de force que l’Union européenne répliquera énergiquement à la surtaxe sur les droits de douane. Macron fait face à Trump sur un autre dossier très commenté dans les chancelleries arabes et occidentales : le déplacement forcé des Gazaouis, un exil définitif assumé cette fois par le président américain, après moult revirements et inflexions.

Macron reprend l’étendard de Chirac

«Vous ne pouvez pas dire à 2 millions de personnes : “Ok, maintenant devinez quoi ? Vous allez partir”», a asséné le président français dans un entretien filmé au palais de l’Élysée, hier mardi 11 février, avec la chaîne américaine CNN, grande rivale de Fox News, la “chaîne de Trump”. Il a accordé cette interview en marge du Sommet sur l’Intelligence artificielle à Paris. L’événement, auquel ont pris part des dirigeants d’une soixante de pays, donne des ailes au locataire de Élysée.

Macron est revenu sur le déballage explosif à la Maison Blanche le 4 février, par Trump flanqué du pire ennemi des Palestiniens, bien en avant le 7 octobre 2023, Benjamin Netanyahu. «La bonne réponse n’est pas une opération immobilière, c’est une opération politique (…). J’ai toujours répété mon désaccord avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (…). Je ne crois pas, encore une fois, qu’une telle opération massive visant parfois des civils soit la bonne réponse», a martelé le président français.

Une solution «efficace» pour rebâtir Gaza «ne signifie pas automatiquement que vous devriez manquer de respect aux peuples ou aux pays», a-t-il souligné. Par ailleurs il a fait cause commune avec l’Égypte et la Jordanie, désignés par Trump comme les pays d’accueil des Palestiniens déportés. Sauf que le Caire et Amman ont formellement rejeté le funeste plan américano-israélien. Bon, ils ne l’ont pas fait avec la force qu’il fallait, à travers une prise de parole publique, ils se sont bornés à des communiqués. Mais l’essentiel a été dit.

On peut regretter que le roi de Jordanie, Abdallah II, ait encore brouillé le message en refusant de clamer devant Trump hier à Washington le rejet catégorique de la délocalisation des Palestiniens. Le souverain jordanien s’est abrité derrière l’Egypte en arguant qu’elle formulera des propositions sur le sort des Palestiniens. Plus tard Abdallah II a posté sur X que les Etats arabes refusent de suivre la Maison Blanche…

Les revirements sont le pire ennemi d’une diplomatie efficiente

Les nations arabes ont rendez-vous au Caire ce 27 février pour exprimer officiellement leur position commune. Une date trop lointaine quand on sait que le dossier évolue tous les jours sur le terrain, que les USA et Israël multiplient les annonces et manoeuvres pour braquer le Hamas, bloquer la libération des otages et justifier la reprise de la guerre de haute intensité. Un basculement qui pour le coup accélérerait le déplacement des Gazaouis.

Reste le cas Macron : Peut-on lui accorder du crédit dans son opposition à Trump ? Le moins qu’on puisse dire est qu’à force de multiplier les changements de posture sur le conflit Paris est devenu illisible, ce qui est synonyme de discrédit. Rappelons que dès le soir du 7 octobre 2023 Macron a appuyé sans réserves la réplique de Tsahal à l’assaut du Hamas. Il s’est même rendu en Israël pour proposer une coalition internationale afin de pulvériser les combattants du Hamas, comme l’Occident l’a fait avec Daech.

Très rapidement le président français a compris qu’il a accordé un permis de massacrer à Netanyahu, il a sonné la mobilisation internationale pour aider les Palestiniens. Ensuite Paris a dénoncé de nouveau les crimes de guerre massifs de Tsahal, pourtant quand le mandat d’arrêt de la CPI s’est abattu sur Netanyahu et son ministre de la Défense la France s’est désolidarisée de la juridiction internationale.

Enfin Paris avait annoncé l’interdiction à Israël d’exposer dans le plus salon d’armement de l’Europe, le président de la République a fini par flancher. “Hasard du calendrier” : le rétropédalage de la France intervient au moment où revient celui dont Netanyahu dit qu’il «n’avait jamais eu de meilleur ami à la Maison Blanche». Donc en résumé sur le dossier palestinien Macron a cramé tout son capital crédit depuis belle lurette. Il devra ramer pour que l’Histoire autre chose que ses reniements.

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