Le président français, Emmanuel Macron, fait feu de tout bois en ce moment. Il faut croire que le bouillonnement pré-électoral en France (l’élection présidentielle est calée pour les 10 et 24 avril 2022) lui donne des idées. Sa dernière trouvaille : Refondre le pacte sur l’immigration que l’Europe a signé avec l’Afrique. Et justement l’immigration, surtout celle des musulmans, est le sujet du moment en France et sera sans doute l’un des thèmes phares de la présidentielle. Par la volonté d’Eric Zemmour, un anti-islam notoire qui monte en flèche dans les sondages et terrorise Macron, ce dernier est obligé de faire mouvement sur ce dossier. La question est dans quel sens…
La France va prendre la présidence tournante de l’Union européenne (UE) en janvier 2022, et le président français a déjà annoncé la couleur : Il tient à conclure un autre accord avec l’Afrique pour gérer autrement le problème migratoire. Macron l’avait dit lors de la conférence de presse organisée au terme de la deuxième journée du Sommet européen, le 22 octobre 2021 à Bruxelles. Il l’a réaffirmé hier mardi 26 octobre, à l’occasion d’un dîner de bienfaisance à Paris, à l’initiative d’un réseau d’entrepreneurs protestants. L’affaire est donc très sérieuse et les pays africains ont intérêt à se mobiliser avant que le sort de leurs ressortissants ne soit scellé sans qu’ils aient leur mot à dire. Ça ne serait pas la première fois…
“L’un de mes objectifs sous présidence française (de l’UE) est d’essayer de rebâtir un traité de paix et d’amitié avec l’Afrique, où une des données sera : comment les Européens donnent la capacité à la jeunesse africaine d’avoir des opportunités dans son continent (…). Il faut penser avec les Etats d’origine une politique migratoire beaucoup mieux organisée, en particulier avec l’Afrique”, a confié le président français, rapportent Le Monde et l’AFP.
Jusqu’ici tout va bien, les Etats africains pourraient s’accommoder de ce projet, et même applaudir chaudement le projet de Macron. Mais voilà il y a ça : “Il faut améliorer l’intégration, y compris pour ceux qui sont là depuis longtemps, mais essayer dans le même temps de prévenir les nouvelles arrivées, car elles sont insoutenables pour nos sociétés, pour le continent européen, car une large majorité de ceux qui arrivent en demandant l’asile ne sont pas éligibles à l’asile“. Macron parle ouvertement de “pression migratoire beaucoup plus forte que ces dernières années, dans des sociétés en crise d’intégration, avec aussi des personnes qui viennent de pays plus difficiles à intégrer“.
Après la décision, il y a un mois, de rogner de 50% les visas délivrés aux ressortissants algériens et marocains et de 30% ceux des Tunisiens, il faut voir dans cette dernière sortie du chef de l’Etat français un clin d’oeil très appuyé à l’extrême droite. Il pourra difficilement nier le fait qu’il chasse sur les terres du Front national. Marine Le Pen et Eric Zemmour ont de la concurrence ! Reste à expliquer ça aux “amis” africains de la France. Déjà que Macron s’est fâché avec le Mali, l’Algérie…
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