Le ministre de la Santé, Abdellatif Makki s’est expliqué, ce mardi sur les ondes de Shems FM, quant au chiffre des tests de dépistage du Covid, jugé par de nombreux observateurs comme étant trop bas. Le ministre a répondu à cette question par une autre, en se demandant sur quelle base ces observateurs voient-ils que les 200 tests pratiqués hier étaient insuffisants.
Mekki a assuré qu’il se réservait le droit de ne pas suivre à la lettre les consignes et recommandations de la communauté scientifique internationale, ainsi que celles de l’OMS et estime que la Tunisie qui dispose d’une grande expérience scientifique, a le droit de fixer ses propres stratégies de réponse à l’épidémie, sans s’en tenir aux recommandations internationales, mais tout en respectant les principes scientifiques de base. Il s’est vanté que son ministère est en train d’expérimenter un « jonglage » entre différentes stratégies et études pour gérer la crise. Il a, à ce sujet, déclaré que ceux qui prétendent que le nombre de tests pratiqués est trop bas, et que çà pourrait fausser l’évaluation de la situation, sont des parties qui en veulent au gouvernement, au ministère de la Santé et à sa personne.
Mekki a expliqué que le nombre de tests pratiqués en Tunisie est comparable aux milliers pratiqués chaque jour dans d’autre pays, si on les rapporte au nombre de nouveaux cas détectés par jour. Il a précisé que les pays qui enregistrent 1000 nouveaux cas par jour sont obligés de faire jusqu’à 20.000 tests. De ce fait le nombre de tests à pratiquer en Tunisie et qui correspondraient à la quarantaine de nouveau cas quotidiens devrait s’élever à 1000 par jour.
Concernant la campagne de dépistage massif, Mekki a assuré que cette notion n’avait aucun sens et il a pris l’exemple d’un sujet qui pourrait être négatif au moment du dépistage et être contaminé juste après. Il a insisté sur le fait que la meilleure stratégie selon lui, reste celle du dépistage ciblé. Il semble bien qu’il n’ait pas saisi la notion de l’évaluation d’une situation à un temps « T » donné !
Mekki a assuré, par ailleurs, que le dépistage de masse n’a pas un grand apport pour préparer le déconfinement, et qu’il sera procédé à un dépistage ciblé, pour évaluer le statut d’immunité de la population, qui sera effectué à temps, et qui ciblera les populations exposées comme les agents de soins, de la sécurité, de l’armée et des prisons, ainsi que les régions qui connaissent un grand nombre de contaminations secondaires. Et ce, avant de procéder à l’étude de quelques échantillons aléatoires de la population générale. Il a ajouté que toutes ces étapes sont prévues et seront faites en temps voulu. Il a, par ailleurs reconnu que les tests rapides sont encore à l’étape de l’expérimentation pour évaluer certains aspects, dont la formation des personnels de soins à cette technique.
Un bon discours à la imite didactique empreint de beaucoup de confiance en soi, voire, peut-être d’arrogance à l’égard de ses détracteurs qu’il a traité, sans le dire explicitement, d’ignorants… Mais çà reste un discours qui laisse plusieurs zones d’ombres qui mériteraient des éclaircissements, comme par exemple :
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