Economie

Malgré 619 millions de dinars d’importations d’huiles végétales, la pénurie persiste

Malgré 619 millions de dinars d’importations d’huiles végétales, la pénurie persiste

La balance commerciale alimentaire a enregistré au cours du mois de juillet de l’année 2022 un déficit de 1793,7 millions de dinars (MD) contre un déficit de 1081,0 MD durant la même période de l’année précédente enregistrant ainsi, un taux de couverture de 66,0% en 2022 contre 71,4% en 2021, révèlent les données publiées aujourd’hui mercredi 17 août 2021 par l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI).

Le déficit enregistré est essentiellement le résultat de l’accroissement du rythme des importations des céréales (+48,7%), des huiles végétales (+73,2%) et du sucre (+41,5%).

Le prix du blé dur a enregistré une hausse de 89,7% par rapport à l’année dernière. Les prix des autres produits céréaliers (blé tendre, orge et maïs) ont enregistré une hausse variant entre 44% et 60%, cette hausse est principalement liée aux répercussions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Les importations des huiles végétales ont augmenté à fin juillet 2022 en quantités pour atteindre 139,2 mille tonnes soit une évolution de 7,7% par rapport à la même année de l’année dernière.

En valeur, les importations se sont élevées à 619,3 MD à fin juillet 2022 contre 357,5 MD à fin juillet 2021 et ce, en raison de l’accroissement du prix du kilogramme sur la période de 2,77 à 4,45 Dinars.

Toutefois, la pénurie des huiles végétales notamment l’huile subventionnée sévit encore et le produit essentiel pour les classes pauvres et moyennes manque cruellement au commerce malgré l’instance du ministère du commerce sur son injection de milliers de tonnes d’huiles végétales sur le marché. Chose intrigante, ces huiles ne manquent jamais aux industriels du thon, de la peinture et d’autre gamme de produits de grande consommation.

Rappelons qu’un navire était resté à la rade du port de Sousse le 7 Juillet 2022 avec une cargaison de 6000 tonnes d’huile végétale pour le compte de l’Office national de l’huile (ONH) mais depuis son arrivée, aucune lettre de crédit n’a été ouverte par l’office pour le paiement de la marchandise, et comme résultat, ce navire a changé de destination le 20 juillet et a quitté les eaux territoriales tunisiennes en se dirigeant vers Lisbonne-Portugal.

Le même problème a été enregistré pour un autre navire chargé d’huile et qui est resté plus de deux mois à la rade du port de Radès pour décharger sa marchandise pour des problèmes de liquidités de l’ONH.

L’association de lutte contre l’Économie de Rente (Alert) a indiqué à ce sujet que le départ du navire chargé d’huile végétale sans avoir déchargé sa cargaison aurait de multiples répercussions dont la pénurie des huiles végétales des marchés tunisiens et la perte de la confiance avec les fournisseurs internationaux. Elle a considéré que cette situation causera de vrais problèmes à la Tunisie dans le futur.

Selon l’association, l’ONH fait face à des problèmes de liquidité et a trouvé des difficultés à payer la marchandise la raison pour laquelle le navire a quitté le port de Sousse après 14 jours d’attente. Elle a considéré que le ministère du Commerce tente de dissimuler les défaillances de l’Office national de l’Huile, de la Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention (STAM) ainsi que celles des responsables de la direction du port de Sousse.

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