Economie

Malgré des bénéfices monstres, les banques ne répondent pas à l’appel du Président pour réduire les taux d’intérêt

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Le 31 juillet 2021, lors d’une rencontre avec des responsables de l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF), le Président de la République, Kaïs Saïed, a appelé à les dirigeants du secteur à déployer des efforts supplémentaires pour réduire les marges des taux d’intérêt et les commissions bancaires et autres frais et agios.

La réduction qui va bénéficier à certaines catégories de clients des banques et des établissements financiers permet, selon le Président de la République, d’alléger les charges financières des clients qui souffrent de la baisse de leur pouvoir d’achat et permettra de soutenir l’économie nationale.

Le chef de l’Etat a souligné également l’importance d’œuvrer en commun de façon responsable en prêtant main forte, en ces temps difficiles, aux franges défavorisées afin de garantir la dignité de tous les citoyens.

Cependant, un mois est passé depuis l’appel du Président à l’APTBEF pour envisager la réduction des marges d’intérêt et des commissions bancaires, qui varient entre 12 et 20% mais cet appel est resté sans suite.

Il est à noter, que les banques et les établissements financiers qui ont fait des bénéfices de quelques milliards de dinars lors de la crise sanitaire, n’ont pas encore présenté une proposition répondant à la demande de Kaïs Saïed pour faire diminuer les tarifs bancaires d’une manière strictement bénévole et limitée dans le temps.

De nombreux observateurs espèrent que le secteur financier améliore ses conditions tarifaires et marges de taux d’intérêt, afin d’appuyer particuliers, professionnels et entreprises tout en débloquant des prêts de rééchelonnement et de trésorerie.

Rappelons que les charges bancaires sont calculées en ajoutant au taux du marché monétaire qui est un taux de référence (6,29 % en juillet dernier) des marges, généralement comprises entre 2 et 6 points de pourcentage et des agios communément dénommées commissions dans la limite d’un seuil dit excessif et qui est déterminé par un arrêté du ministère des finances.

Une réduction de ses frais n’aura pas, selon les spécialistes, d’incidence significative sur les marges des banques dont les revenus se sont élevés à 2643 millions de dinars au cours des six premiers mois de l’année en cours sans tenir compte des bénéfices des sociétés de leasing et des compagnies d’assurances et d’autres sociétés financières, dont la plupart appartiennent à des banques, portant le total des bénéfices du secteur à 3482 millions de dinars.

D’autre part, plusieurs spécialistes n’ont cessé de réclamer aux banques et aux établissements financiers d’appliquer les décisions de la Banque centrale concernant la gratuité d’au moins 14 opérations bancaires et financières qui sont sans frais selon les normes internationales.

Les spécialistes indiquent aussi qu’un cadre tarifaire qui réduit, même relativement et temporairement, les marges d’excédents et de commissions pourrait quand même être envisagé, sans difficulté.

Les experts précisent qu’une telle démarche garantit la pérennité et le développement de l’activité de divers secteurs économiques et en retour, la durabilité des banques et des établissements financiers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek