Jeu de chaises musicales au Mali. Mais un jeu qui n’est pas conséquences sur l’avenir du pays, d’abord, mais aussi de toute la région de l’Afrique de l’Ouest. Le président français, Emmanuel Macron, qui avait peur de s’embourber dans sa croisade anti-djihadiste au Sahel, avait décrété une baisse drastique de ses troupes opérant au Mali. Ce qu’il n’avait certainement pas prévu c’est que la Russie allait immédiatement en profiter pour mettre la main dans les affaires de Bamako. Et quand Moscou intervient quelque part…
Justement on a vu à Moscou le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Reçu en grande pompe par son homologue russe, Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie malienne a multiplié les déclarations pour magnifier les liens historiques entre les deux pays. “Chaque fois que le Mali a été dans des situations difficiles depuis notre indépendance, la Russie a toujours été avec nous“, a déclaré Abdoulaye Diop devant Lavrov. “Nous sommes dans une situation difficile et nous nous tournons encore vers cet ami pour qu’il puisse nous aider à en sortir“,a-t-il dit, indiquant que “jusqu’à 80 %” des équipements militaires du Mali viennent de la Russie, rapporte France 24.
En mettant l’accent sur le péril terroriste qui guette Bamako, le ministre malien a affirmé que les deux nations ont bien l’intention d’intensifier leur coopération militaire, au moment où la France retire ses soldats au nord du Mali. Bon, il faut comprendre Macron. Cette guerre risque de s’éterniser, elle coûte cher (en vies humaines et en deniers publics) et Paris n’est pas certain de la gagner. C’est un peu les mêmes raisons qui ont poussé le président américain, Joe Biden, à battre en retraite en Irak, alors qu’aucun des problèmes du pays n’est réglé…
Mais voilà : Fallait-il ordonner maintenant le retrait des troupes françaises au Mali ? Pas sûr, surtout quand on sait que la Russie convoite le pays, après avoir fait main basse sur le Centre-Afrique où d’ailleurs les troupes russes sont régulièrement pointées du doigt pour les tueries, les viols, etc. Macron, en période pré-électorale, harcelé par la droite, avait certainement besoin de faire des annonces fortes. Et le retrait des militaires français du nord du Mali, une zone incontrôlable, est certainement une bonne nouvelle pour les Français. Reste à gérer les conséquences de la décision de Macron…
Diop et Lavrov soutiennent qu’ils n’ont pas mandaté les miliciens russes Wagner pour opérer au Mali, mais personne n’est dupe. Ce sont eux qui feront le boulot face aux djihadistes. Et comme on le sait, en Russie rien ne se fait sans l’aval du “Tsar”, Vladimir Poutine. Et ce dernier a la réputation de ne jamais lâcher ses “amis”. Il va mettre le pied en Afrique de l’Ouest, et ce n’est certainement pas pour faire de la figuration !
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