Le puissant patron de la société australienne d’exploitation aurifère Resolute Mining ne s’attendait certainement pas à cette bravade du général Assimi Goïta, le président de la Transition malienne. Terence Holohan et deux de ses collaborateurs, qui se sont rendus à Bamako pour solutionner un contentieux (aucune indication sur ce litige), ont été arrêtés illico presto, a ébruité la société australienne ce lundi 11 novembre.
Leur interpellation a eu lieu vendredi dernier dans la capitale malienne. Dans un communiqué mis en ligne sur le site web de Resolute Mining, Andrew Wray, président non exécutif, a ajouté que les trois responsables avaient été “détenus de manière inattendue” après un échange sur des “réclamations formulées à l’encontre” de la société. Il n’en dira pas plus.
3 jours après on n’en sait pas plus sur cette arrestation spectaculaire, quand on connait les égards qui entourent traditionnellement les investisseurs et partenaires étrangers, jusqu’à faire le lit d’une certaine impunité. La main du Général Goïta n’a pas tremblé. De toute évidence cette frappe provoque un profond effroi dans les milieux d’affaires étrangers, nettement avantagés – trop sans doute – par les accords scellés avec les Africains.
A noter que la société australienne opère au Mali depuis des années, à la mine d’or de Syama, une méga exploitation nichée dans le sud-ouest du pays. L’australien contrôle 80% des parts de la mine, tandis que les 20% restants appartiennent au gouvernement malien. Un déséquilibre et une anomalie chroniques qui plombent les finances des Etats africains ; le Burkina Faso a entamé sa mue, on verra la suite…
En tout cas au Mali les autorités militaires ont décidé de surveiller de près ce qui entre et sort du pays. En septembre dernier 4 employés de la société canadienne Barrick Gold avaient été mis derrière les barreaux, durant plusieurs jours. Resolute Mining soutient mordicus que les accusations qui le visent sont “infondées” et qu’il s’est conformé à la législation malienne.
La junte militaire, en place depuis le coup d’Etat de 2020, entend faire en sorte que les enfants du pays profitent plus des richesses du sous-sol. Ce virage abrupte, au Mali et ailleurs en Afrique, ne se fera pas sans heurts et sans casse face à des lobbies étrangers assis sur des décennies de privilèges indus, au détriment du développement du continent.
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