En décembre 2023 le journal français “Le Monde” avait braqué les projecteurs sur le chômage, la pauvreté et la cherté de la vie au Maroc. En janvier 2024 Le Haut Commissariat au Plan (HCP) avait corroboré ce marasme économique dans le royaume, avec certes un ton moins alarmiste mais l’essentiel avait été dit. Un journal bien marocain, “L’Economiste”, s’est arrêté ce vendredi 9 août sur l’enfer que vivent les consommateurs, les propriétaires de café et de restaurants, etc.
Les prévisions de la Banque centrale marocaine (Bank Al-Maghrib) disent que ça ira mieux demain, comprenez 2025. En attendant il y a cette réalité et elle rend très amer le quotidien des citoyens. «Le prix de la viande rouge a augmenté de 60 à 140 dirhams le kilo, celui du poulet de 11 à 28 dirhams. Les tarifs du beurre sont passés de 35 à 120 dirhams, ceux des olives de 12 à 40 dirhams et de l’huile d’olive de 25 à 110 dirhams. Les prix des fruits ont aussi doublé», clament les professionnels. Si eux se plaignent que dire des acheteurs.
«Depuis deux ans et demi, plus précisément depuis la formation du gouvernement actuel, les prix des matières premières et des produits de base pour notre industrie n’ont cessé de grimper», s’indigne la Fédération nationale des propriétaires des cafés et restaurants au Maroc. Elle s’adresse à un gouvernement piloté par un richissime businessman, Aziz Akhannouch, qui fait son beurre avec la flambée des cours du pétrole et du gaz. Il n’est pas certain qu’il soit sensible aux cris de ses concitoyens.
Le prix du café a été majoré de 100% en moins de 3 mois, dénonce la fédération. Pour beaucoup de propriétaires de cafés la marge bénéficiaire a complètement disparu, vu qu’il est impossible de répercuter ce surcoût sur le café vendu au consommateur. «Pour d’autres, les recettes ont baissé de 40%», confie le président de la Fédération nationale. Ce n’est pas tout, ils se plaignent aussi de la hausse de la taxe communale sur l’occupation de l’espace public dévolu aux terrasses.
L’organisation professionnelle a envoyé un courrier au président du Conseil de la concurrence pour obtenir des explications sur cette flambée des prix qui s’inscrit dans la durée. Des lettres seront également adressées aux ministères des Finances et de l’Industrie et du Commerce pour les sensibiliser sur la crise sans précédent qui frappe de plein fouet le secteur.
«La question suscite débat et inquiétude. Certains établissements ont augmenté leurs prix, d’autres sont dans l’expectative. Ces derniers attendent un retour à la normale de la situation économique. Ils ne veulent pas répercuter la hausse des prix des produits de base sur le client (…). L’inflation a eu un impact très dur sur le pouvoir d’achat des citoyens. Leurs dépenses dans les cafés et restaurants ont baissé. A titre d’exemple, une famille habituée à dépenser 700 dirhams dans un restaurant ne dépasse pas 300 dirhams aujourd’hui», ajoute la Fédération.
Les autorités trouveront-elles des remèdes et rapidement face à cette situation que tout le monde qualifie d’«insupportable» ? “Wait and see”…
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