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Maroc : Biden assène un grand coup au phosphate marocain, le Roi attend vivement le retour de son “ami” Trump…

Maroc : Biden assène un grand coup au phosphate marocain, le Roi attend vivement le retour de son “ami” Trump…

Entre l’administration finissante de Joe Biden et le royaume chérifien jusqu’au bout ce sera l’incompréhension, les atermoiements et les jeux de cache-cache. Il reste un peu plus de 2 mois à Biden pour faire place nette et laisser entrer Donald Trump, qui a écrasé le camp démocrate à la présidentielle du 5 novembre. Rabat attend vivement l’investiture du 20 janvier prochain, celle de “l’ami” du Roi Mohammed VI. En attendant il faut digérer le dernier coup de poignard signé par Washington…

Mauvaise nouvelle pour OCP, après les vaches maigres de 2023

Le ténor mondial OCP (Office chérifien des phosphates) devra faire avec ça : les Américains, pour on ne sait quelle raison, ont majoré les droits de douane appliqués aux importations d’engrais phosphatés marocains. Une très mauvaise nouvelle pour le groupe marocain, qui se remet à peine de la disette de 2023. Mais OCP n’en restera pas là avec l’administration Biden, elle contestera la décision, même s’il a très peu de chances d’être entendu.

Le département du Commerce des États-Unis (DOC) a mis en ligne les résultats définitifs de la deuxième révision administrative des droits compensateurs sur les importations d’engrais phosphatés marocains vers les USA. Le taux applicable à ces importations est monté sensiblement, passant de 14,21% à 16,81%…

Pire : Ce nouveau taux de 16,81% est applicable rétroactivement aux exportations vers le marché américain à partir de 2022 et restera en vigueur jusqu’en 2026… A moins que le nouveau maître des lieux – Trump – en décide autrement, vu qu’il aura aussi la main sur les deux Chambres, le Sénat et le Congrès.

«OCP prend note que, malgré les éléments de preuve et l’argumentaire détaillé fournis tout au long de la procédure de révision menée par le département du Commerce des États-Unis (DOC), ce dernier a rendu une décision fondamentalement erronée, l’augmentation du taux résultant de l’application par le DOC de méthodologies inadéquates, non conformes aux lois et réglementations applicables, et non soutenues par les éléments du dossier», dénonce le groupe OCP dans une note publiée sur son site Internet.

Le groupe OCP ajoute que «rien ne justifie l’imposition de quelconques droits sur ses importations d’engrais aux États-Unis». En conséquence le géant du phosphate a décidé d’introduire un appel contre ces décisions auprès de la Cour du commerce international des États-Unis (U.S. Court of International Trade). On verra bien ce que ça donnera…

Entre temps l’entreprise marocaine maintient ses partenariats avec les agences américaines. «Les agriculteurs américains ont besoin de fournisseurs additionnels d’engrais phosphatés en mesure de leur fournir de la haute qualité, de manière durable et fiable, dans l’objectif d’assurer la résilience de la chaîne d’approvisionnement et de garantir la sécurité alimentaire de leurs concitoyens et, par la même occasion, celle du reste du monde», indique OCP.

Biden a bazardé l’héritage de Trump, le républicain revient…

De tels développements étaient impensables sous le premier mandat de Trump (2016-2020). En effet c’est le républicain qui avait embarqué le Maroc et une kyrielle d’Etats arabes dans la signature des Accords d’Abraham en 2020, grosso modo la normalisation avec Israël en échange d’avantages matériels conséquents. Pour Rabat ce sera la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental…

Grâce à ce Pacte le Maroc a scellé avec Israël en 2021 une solide alliance militaire et économique, une relation qui est devenue très encombrante en raison de l’ébullition sanglante à Gaza et au Liban. Mais Rabat tient bon face à la vindicte populaire et fait sa part dans le contrat moral qui le lie à l’Etat hébreu. Les Marocains ont été très mal récompensés avec cette hausse des droits de douane sur le phosphate.

Les dérobades de l’administration Biden ne sont pas nouvelles, depuis son installation elle souffle chaud et le froid, fait un pas en avant vers la souveraineté marocaine sur tout le Sahara et deux pas en arrière. Certes Washington le fait aussi pour ménager ses liens avec l’Algérie, premier soutien des indépendantistes sahraouis. Cela n’a rien à voir avec la lisibilité, la constance et le radicalisme de Trump, avec ce dernier c’est carré.

En 2022, à la faveur de la disgrâce de la France au Maroc, les USA s’étaient hissés à la première place des investisseurs étrangers dans le Royaume. Est-ce que Washington a mal pris le grand retour de Paris dans les petits papiers de Mohammed VI après la visite d’Etat historique du président Emmanuel Macron ? Mystère total. Ce qui est certain c’est que Rabat guette avec impatience l’arrivée de Trump à la Maison Blanche…

 

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