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Maroc : Ces députés en prison qu’on continue de payer grassement

Maroc : Ces députés en prison qu’on continue de payer grassement

Des avoirs plus que suspects planqués par les députés islamistes, une corruption endémique au ministère de la Justice, des responsables politiques qui font affaire avec les barons de la drogue en Espagne, plus de 90 000 employés fictifs, un Premier ministre businessman aux pratiques douteuses. Et maintenant cette affaire de députés emprisonnés qui continuent de toucher leurs salaires, comme si de rien n’était. De toute évidence quelque chose ne tourne pas rond au royaume de Mohammed VI…

C’est le bureau de la Chambre des Représentants qui a découvert le pot-aux-roses. Des élus condamnés à la réclusion criminelle continuent de recevoir leurs rémunérations mensuelles, rapporte le journal Assabah dans son édition de ce jeudi 13 octobre. En fait l’affaire a émergé durant les discussions pour réviser le règlement intérieur de la Chambre des Représentants. Des sommes sont périodiquement virées vers les comptes des députés placés derrière les barreaux pour un paquet d’années. On parle tout de même de 36 000 dirhams mensuels pour chaque député.

«L’affaire a suscité des interrogations, provoquant un scandale au sein de la Chambre des Représentants, d’autant que le règlement intérieur des deux Chambres du parlement ne comporte aucun article permettant à l’institution d’adresser une correspondance à la Trésorerie générale du Royaume en vue de suspendre les indemnités en question, en plus d’une ligne d’abonnement de téléphone, d’une tablette et de réservations à l’hôtel», confient les sources du journal, reprises par Le 360.

Les élus ont cité le cas de Rachid El Fayek, du Rassemblement national des indépendants (RNI), incarcéré pour «détournement de deniers publics, corruption, faux et usage de faux, falsification de documents officiels, violations en cascade du code de l’urbanisme et abus de pouvoir». Il y a aussi le député Babour Sghir, de l’Union constitutionnelle (UC), sous le coup d’une inculpation pour «escroquerie, corruption et détournement de pas moins de 240 millions de dirhams». D’autres députés traduits devant la justice mais laissés en liberté provisoire, sous caution, profitent également des largesses des autorités, selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

«La commission chargée de la réforme du règlement intérieur de la première Chambre a opté pour une suspension des indemnités des députés condamnés à une année, même en première instance (…). La commission a retenu cette option pour ne pas appliquer celle relative à l’absence d’une année, puisque la détention ne signifie pas automatiquement la condamnation», d’après le même journal.

On a également évoqué le cas ubuesque de Said Zaydi, député du PPS, qui a fait de la prison ferme dans le cadre d’une affaire de corruption et qui après sa libération a pris part à la réunion d’une commission au Parlement. Une affaire qui interroge sur «l’éthique puisqu’il est inconcevable qu’un représentant de la nation soit poursuivi et condamné pour des affaires liées à la corruption, à l’abus de confiance et à la dilapidation des deniers publics»…

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