On savait que la croissance ne serait pas au rendez-vous au Maroc en 2024, que la morosité économique perdurerait ; le Haut Commissariat au Plan, le Centre marocain de conjoncture et la Banque mondiale l’ont clairement dit. Au mieux il y aura un sursaut en 2025, à en croire les prédictions de la Banque centrale marocaine. Mais personne ne s’attendait au cataclysme annoncé par la Confédération Marocaine des TPE (très petites entreprises)-PME (petites et moyennes entreprises). Quelque 40 000 entreprises filent droit vers la faillite d’ici la fin de cette année…
La dernière fois qu’on a évoqué le crash des petites entreprises c’était en janvier 2023, avec 12 397 dépôts de bilan. Mais en 2024 on est à des niveaux supérieurs, bien au-delà des mauvaises nouvelles de 2019. On parle de dizaines de milliers de faillites très prochainement, affirme la Confédération Marocaine des TPE-PME, citée par “Assabah” ce mercredi 11 septembre. La même source indique que 40 000 entreprises pourraient vite sombrer contre 33 000 en 2023 et 10 000 en 2019.
L’organisation alerte sur ce désastre national aux conséquences incalculables (paupérisation de franges entières de la société, chômage de masse…). La confédération a parlé «d’effondrement de tout un modèle économique qui, jusqu’à récemment, offrait de nombreuses opportunités, des emplois et encourageait l’initiative privée».
Après le constat d’échec la Confédération a situé les responsabilités : de «grandes entreprises liées à ces petites structures par des contrats encouragent la fragilité de ces dernières» et «plusieurs raisons se conjuguent, conduisant à cette catastrophe annoncée, dont le manque de financement, la baisse des commandes publiques, le retard ou le refus d’exécuter les paiements». La source expose «le cas d’une entreprise appartenant à un homme d’affaires connu»…
L’organisation patronale a ajouté que cette entreprise s’est assise sur les paiements dus à une dizaine de petites entreprises, «ce qui leur cause d’importants préjudices». La Confédération demande à son actionnaire principal «d’assumer ses responsabilités financières à l’égard de ses créanciers».
Par ailleurs la Confédération des TPE-PME lance un appel aux autorités compétentes pour diligenter une enquête sur cette sombre affaire et qu’in fine «des sanctions soient prévues, pour éviter que de tels cas ne se reproduisent à l’avenir». Abdellah El Fergui, président de la structure professionnelle, a confié aux médias que «les sociétés débitrices de cette grande entreprise appartiennent toutes à la catégorie des petites et très petites entreprises»…
M. El Fergui dit avoir pris contact avec le dirigeant de l’entreprise en question «pour essayer de trouver une issue favorable» à ce blocage très préjudiciable mais que tous ses efforts «dont le dernier remonte à début septembre, sont restés sans réponse». Il a ajouté que la Confédération projette dans les jours à venir «d’organiser une conférence de presse à ce propos». Donc affaire à suivre.
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