Sante

Maroc : Les étudiants en médecine menacent d’une reprise de la mobilisation face au silence du ministère

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La tension remonte dans les facultés marocaines de médecine, de médecine dentaire et de pharmacie. La Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie (CNEMEP) a publié une lettre ouverte adressée au ministre de la Santé, pointant du doigt l’inaction du gouvernement face aux engagements pris à l’issue du plus long mouvement estudiantin de l’histoire du pays.

Dans ce document, la CNEMEP dénonce une « sourde oreille » du ministère de tutelle, en particulier sur la question des indemnités journalières, toujours fixées à 21 dirhams malgré la promesse d’une revalorisation. Pour les représentants des étudiants, ce statu quo traduit un non-respect manifeste des termes de l’accord qui avait permis la fin de la grève illimitée lancée le 16 décembre 2023.

La lettre, rendue publique ce lundi, s’inscrit dans un contexte que la CNEMEP qualifie de « climat de tensions inquiétantes ». Elle évoque explicitement une « escalade potentielle », accusant les autorités de ne pas respecter leur engagement d’impliquer les étudiants dans les décisions relatives à la réforme du système de formation. L’accord conclu en novembre 2024 stipulait pourtant une participation directe de la commission dans le suivi des réformes afin d’éviter une nouvelle paralysie du système.

Parmi les autres revendications encore en suspens figure l’abrogation effective de la réforme controversée réduisant la durée des études de médecine de sept à six ans. Bien qu’un accord ait été trouvé pour que cette mesure ne s’applique pas rétroactivement aux quatre promotions précédant sa mise en œuvre, les étudiants réclament des garanties concrètes sur sa non-application élargie.

L’accord du mois de novembre dernier avait mis fin à une grève historique de près d’un an, marquant un tournant dans la mobilisation étudiante au Maroc. À l’époque, la CNEMEP s’était félicitée d’un compromis qui répondait à une majorité de ses doléances. Mais six mois plus tard, l’absence de mise en œuvre effective des résolutions menace de faire ressurgir un mouvement d’ampleur.

La commission appelle désormais le ministère à « une réponse rapide, concrète et responsable », soulignant que les promesses non tenues ne font qu’exacerber la frustration au sein des facultés.

En l’absence de mesures immédiates, le spectre d’un nouveau bras de fer entre les étudiants et les autorités semble se profiler à nouveau.

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