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Maroc : l’OMTPME ébruite le désastre économique, les faillites d’entreprises montent à 10 905, un record absolu

Maroc : l’OMTPME ébruite le désastre économique, les faillites d’entreprises montent à 10 905, un record absolu

Un nouveau record dont le Maroc se passerait bien. Les faillites d’entreprises, surtout les plus jeunes, sont le signe patent que l’économie patine, qu’elle est ankylosée, de ce point de vue le royaume est très mal loti. Les fermetures d’entreprises avaient atteint des sommets en 2022, c’était encore pire en 2023, d’après les dernières données publiées par l’Observatoire marocain de la très petite, petite et moyenne entreprise (OMTPME) dans son rapport annuel 2022-2023.

10 905 faillites d’entreprises dont quelque 40% ont moins de 5 ans d’existence, c’est ce qui a été recensé l’an dernier, +12% par rapport au précédent bilan. Et je ne parle même des prévisions de la Confédération Marocaine des TPE-PME pour 2024. En 2022 on en était resté à 9740 en 2022, ce qui était déjà un record absolu. Le FMI nous dit que ça ira mieux cette année et la Banque centrale marocaine est tout aussi optimiste pour 2025. On verra bien. En attendant il y a ce désastre économique sous nos yeux, avec son lot de dégâts pour l’emploi des jeunes.

Dans le document de l’OMTPMR, dévoilé hier lundi 23 décembre à Casablanca, on lit ceci : «Après avoir augmenté en moyenne annuelle de près de 2% entre 2017 et 2019, les dissolutions d’entreprises se sont accrues de 32% entre 2021 et 2023. Leur baisse significative observée en 2020 résulte de la fermeture des tribunaux à cause de la pandémie de Covid-19». En d’autres termes ce qu’on voit dans ce document c’est la photographie réelle du pays et de sa santé économique.

Mais il y a pire, d’après la directrice générale de l’OMTPME, Amal Idrissi, qui exposait le rapport, ces données seraient encore plus catastrophiques si on y englobait les entreprises inactives n’ayant pas officiellement déclaré leur faillite. «D’après l’étude menée avec la Banque mondiale, 7,3% des entreprises sont restées inactives pendant au moins deux années consécutives», a-t-elle indiqué.

Dans le lot des entreprises qui ont déposé le bilan 39,8% ont moins de 5 ans d’existence et 42,3% ont entre 5 et 10 ans, celles ayant plus de 20 ans d’âge sont 3,3%. «Les entreprises de moins de cinq ans d’âge ont été les plus vulnérables à ces chocs. Le taux de dissolution les concernant est passé de 2% en moyenne avant la crise du Covid-19 à 17,2% dans la période post-Covid», précise la même source.

Avec un taux de 32,4% dans le chiffre global des fermetures, le secteur du «commerce, réparation d’automobiles et de motocycles» est le plus impacté, puis viennent la construction (18,4%), les services aux entreprises (15,6%), les transports et entreposage (8,4%), l’hébergement et la restauration (6,1%) et l’industrie manufacturière (5,5%).

Le fléau des faillites n’a pas partout la même intensité. Casablanca-Settat affiche 30,7% de fermetures d’entreprises, Rabat-Salé-Kénitra 14,5% et Marrakech-Safi (14,4%) ; ils occupent le podium. Ensuite il y a Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,6%) et Fès-Meknès (10,1%). Toujours d’après l’OMTPME la cadence des faillites a été plus soutenue dans les régions de Souss-Massa, Fès-Meknès et Marrakech-Safi…

«Seules les “activités spécialisées, scientifiques et techniques” ont réussi à réduire le rythme de leurs dissolutions après la pandémie, tout en ayant une baisse de leur part passant de 10,5% en 2017 à 9,5% en 2023», dit le document.

Par ailleurs le rapport mentionne la création de 96 442 entreprises, personnes morales et physiques, l’an dernier 2023, contre 95 314 en 2022, soit une progression de 1,2%. Les entreprises SARL associé unique pèsent 58,5% dans le total, contre 33,5% pour les SARL et 0,2% pour les sociétés anonymes. Au niveau des secteurs, celui du «commerce, réparation d’automobiles et de motocycles» affiche 28,7% dans le chiffre global des entreprises créées, devant la construction (19,6%), les services aux entreprises (15,6%), les transports et entreposage (7,7%), l’industrie manufacturière (6,3%), l’hébergement et restauration (4,9%).

Enfin la région de Casablanca-Settat, qui a abrité 35,6% des nouvelles sociétés, est leader national, viennent après Rabat-Salé-Kénitra (13,1%), Marrakech-Safi (12,6%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,8%).

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