Maghreb

Maroc : première émission obligataire en euros sur les marchés internationaux depuis 2023

Maroc : première émission obligataire en euros sur les marchés internationaux depuis 2023

Le Maroc s’apprête à lever des fonds sur les marchés internationaux avec une émission obligataire en euros, une première depuis 2023. Cette initiative vise à financer les réformes structurelles du pays et à soutenir les grands projets liés à la Coupe du Monde 2030, qu’il co-organisera avec l’Espagne et le Portugal.

Selon Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, cette émission marquera le premier recours du Maroc aux obligations libellées en euros depuis 2020, après une émission en dollars effectuée il y a deux ans. La ministre a déclaré que le pays privilégiait actuellement les financements en euros plutôt qu’en dollars, en raison de ses échanges commerciaux et de sa coopération renforcée avec l’Union européenne. Toutefois, Rabat attend une stabilisation des marchés financiers, perturbés par une forte volatilité en janvier, avant de lancer l’opération.

Une stratégie financière axée sur l’Union européenne

L’Union européenne, principal partenaire commercial du Maroc, joue un rôle clé dans cette démarche. Le financement en euros facilitera l’engagement des investisseurs européens dans des projets majeurs d’infrastructure, notamment :

  • L’extension du réseau ferroviaire marocain.

  • La modernisation de la flotte aérienne nationale.

  • La construction de deux nouveaux ports en eau profonde.

  • Le développement d’usines de dessalement et de projets liés aux énergies renouvelables, y compris l’hydrogène vert.

Par ailleurs, le Maroc doit mobiliser au moins 2 milliards de dollars en 2025 pour financer une réforme du système de retraite.

Une dette sous contrôle avec un plafond fixé à 6 milliards de dollars

Dans le cadre du projet de budget 2025, les législateurs marocains ont fixé un plafond de 6 milliards de dollars pour la dette extérieure. L’émission obligataire devrait en couvrir environ un tiers, tandis que le reste sera financé par des partenariats bilatéraux et institutionnels.

Les dépenses publiques du Maroc jusqu’en 2035 sont estimées à 35 milliards de dollars, notamment pour couvrir les coûts de reconstruction après le séisme de 2023 et les projets liés à la modernisation du pays.

Selon Mark Bohlund, analyste senior en recherche de crédit chez Redd Intelligence, le Maroc pourrait attendre d’avoir renouvelé sa ligne de crédit flexible auprès du Fonds Monétaire International (FMI) avant d’émettre ces obligations. Une telle mesure permettrait de réduire les coûts d’emprunt et d’assurer une meilleure résilience économique face aux chocs extérieurs.

Les risques liés à l’endettement

Si cette émission obligataire offre au Maroc de nouvelles perspectives de financement, elle n’est pas sans risques.

Une dette croissante expose le pays à une pression accrue sur ses finances publiques, notamment en cas de hausse des taux d’intérêt qui alourdirait le coût du remboursement.

De plus, une dépendance excessive aux financements internationaux pourrait réduire la souveraineté économique et contraindre le gouvernement à adopter des politiques d’austérité en cas de difficultés budgétaires.

Enfin, la volatilité des marchés et l’évolution des conditions économiques mondiales peuvent impacter la capacité du Maroc à honorer ses engagements dans les meilleures conditions.

 

 

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