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Match Maroc-France : L’autre combat entre Mohammed VI et Macron

Match Maroc-France : L’autre combat entre Mohammed VI et Macron

Le président Emmanuel Macron avait promis que si la France se hissait en demi-finale de la Coupe du Monde il se rendrait au Qatar pour supporter les Bleus. Il tiendra sa promesse. Nul doute qu’il sera accueilli en grande pompe pour avoir pris publiquement la défense du Qatar. L’autre grand protagoniste de cette affaire, le roi du Maroc, Mohammed VI, ne fera pas le déplacement mais il n’en loupera pas une miette depuis Rabat. Et pour cause, dans ce match se joue bien plus qu’une partie de football…

On sait que la France et le Maroc sont à couteaux tirés depuis des mois, précisément depuis que des agents dits à la solde de Rabat ont été pris la main dans le sac en train d’espionner jusqu’au téléphone de Macron, pour le compte d’Israël. C’est une affaire qui a fait tache et a durablement impacté les relations de confiance entre les deux chancelleries. Est venue s’y greffer la crise des visas. Pour rappel Paris a pris la décision de rayer d’un trait 50% du quota des visas accordés aux Marocains, au motif que les autorités traînent des pieds pour rapatrier leurs ressortissants indésirables en France…

Depuis les choses vont tellement mal que la France a perdu sa place de leader au Maroc, cela n’a pas empêché Macron de persister et signer dernièrement, vantant au passage sa main de fer sur les visas, alors qu’à Rabat ça proteste énergiquement. Les ONG locales se sont même plaintes auprès de l’Union européenne. C’est tout cela et bien plus qui se jouera aussi ce mercredi 14 décembre sur le terrain. Le football, on le sait depuis belle lurette, a dépassé le cadre du sport pour se muer en éminente arme géopolitique qui peut se retourner contre celui qui la dégoupille. Les autorités iraniennes en savent quelque chose.

Pour cette fois la chaîne française classée à droite et même à l’extrême, CNews, nous a épargné ses funestes prémonitions suite à son ratage complet lors du match France-Tunisie, mais les supporters marocains ont intérêt à filer droit après le grabuge qui a suivi le match Maroc-Espagne. Tout un quartier de Fréjus, dans le Var (France), a été privé de subventions à cause des débordements des jeunes ; si les mêmes scènes se répètent après le match de ce soir les autorités françaises auront certainement la main plus lourde, surtout si par malheur – du point de vue français – les Bleus étaient défaits par les Lions de l’Atlas…

Pour comprendre la pression autour de ce match, il faut voir les réponses musclées de l’entraîneur de l’équipe du Maroc, Walid Regragui, face aux questions très orientées – je dirai même des piques – des journalistes. Comme si les Africains, les Arabes et tous les déshérités de la terre devaient toujours, systématiquement, se justifier de tout, et même de réussir. Regragui a bien raison de marteler que si une équipe parvient à sauter les obstacles Espagne, Portugal et à atteindre le dernier carré il n’y a plus lieu de s’interroger sur le style de jeu, la stratégie, etc. Arriver en demi-finale dans la compétition sportive phare est la démonstration éclatante à la face du monde de son efficacité et du travail accompli. Point barre.

On reprochait aux équipes africaines leur naïveté, leur inclination pour le beau jeu sans l’efficacité qui va avec, voilà que le Maroc fait taire toutes les mauvaises langues mais certaines continuent quand même de mégoter. Le problème n’est pas nouveau et n’est pas propre au sport, mais c’est à nous les Africains de poser des actes forts pour gommer ces clichés imprimés par des siècles de rapports de vassalisation. La dynamique est en marche, dans le sport comme dans le développement du continent africain, avec ses propres moyens.

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