Le président nouvellement élu, Donald Trump, n’est pas encore aux manettes – officiellement il prend ses fonctions ce 20 janvier – mais ça sent déjà le soufre, partout, dans le pays comme à l’étranger. Le département d’Etat – ministère des Affaires étrangères – a annoncé que son bureau spécialisé dans la lutte contre la désinformation à l’étranger n’existe plus. Ainsi en a décidé le Congrès, dominé par les amis de Trump, les républicains. Ils ont décidé qu’il n’est plus nécessaire de le financer, alors que l’organisme a fait la preuve de son efficacité contre la propagande russe et chinoise
Mais voilà, il n’était plus en odeur de sainteté auprès des conservateurs et du nouvel ami du président, le milliardaire Elon Musk ; et quand quelque chose ne plait pas au premier financier du candidat Trump et futur ministre de l’Efficacité gouvernementale on l’efface. Privé de son enveloppe de 61 millions de dollars, le Global Engagement Center (GEC) ne peut plus payer ses 120 salariés. C’est fini. Et le premier à s’en réjouir est Musk, lui qui a faut sauter tous les verrous sur la libre expression, même la plus abjecte, dès qu’il a racheté Twitter.
Le GEC a été créé sous l’ère Barack Obama, en 2016 ; ce bureau du département d’État pourfendait le torrent de fausses informations débitées à l’étranger pour frapper les intérêts américains dans le monde. On l’a vu à l’œuvre contre de puissantes campagnes de désinformation en Amérique latine, en Moldavie ou en Afrique. Très récemment il a torpillé une grosse opération russe dans différents supports, sur internet, pour ventiler des théories du complot sur les programmes de santé subventionnés par les USA et les Occidentaux dans plusieurs pays africains.
En juin 2024 l’organisme a monté une antenne multinationale à Varsovie, en Pologne, pour combattre la propagande russe sur la guerre en Ukraine. Il misait sur une reconduction de son budget pour acheter un nouvel équipement afin de détecter des photos manipulées par l’intelligence artificielle. Le GEC a toujours clamé que les Américains n’investissent pas assez dans la lutte contre la désinformation et les ingérences, là où Pékin décaisse «des milliards de dollars pour disséminer de la désinformation à l’étranger» et rogner la liberté d’expression dans le monde.
L’agence américaine pointait les technologies de surveillance et de censure distribuées par les Chinois dans les pays autoritaires pour propager leur funeste idéologie. Mais même avec ça les élus républicains continuaient de jeter des accusations de censure contre la soupe servie par les conservateurs. En 2023 Musk a qualifié le GEC de «menace pour la démocratie». La Cour suprême, dont pourtant 6 des 9 juges sont d’obédience républicaine, a tranché : «aucune preuve» n’étaye les assertions de Musk et compagnie. Finalement c’est le Congrès de Trump qui aura le dernier mot.
Les sénateurs républicains Chris Murphy et John Cornyn ont bataillé pour créer un mécanisme de financement du GEC jusqu’en 2031, ils ont perdu leur combat. Leurs collègues ne sont pas dérangés par le fait de jouer contre leur nation, ce qui compte c’est que rien n’empêche le fiel républicain de se déverser à volonté à partir du 20 janvier 2024. Tout ça est purement partisan, un point c’est tout.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires