Tunisie

Me Bouderbala avait raison : Saied n’est pas seul, l’AMT prend un gros risque

Me Bouderbala avait raison : Saied n’est pas seul, l’AMT prend un gros risque

Les magistrats tunisiens s’apprêtent à croiser le fer avec le président de la République, dans un combat qui pourrait durer, entre croche-pattes, manoeuvres dilatoires et guerres de tranchées. Le bâtonnier des avocats, Brahim Bouderbala, avait déclaré que le chef de l’Etat, Kais Saied, n’est pas isolé dans cette affaire et que des juges défendent sa cause. Jusqu’ici on n’entendait pas les magistrats qui appuient la démarche radicale de Saied. Un d’entre eux vient de sortir du bois…

Ali Chourabi a déclaré ce mardi 8 février sur une radio privée que seuls ses collègues qui se nourrissaient du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) feront la grève décrétée par l’Association des magistrats tunisiens (AMT)…

Il a ajouté que cette grève de deux jours dans tous les tribunaux du pays, ces mercredi 9 et jeudi 10 février, n’est pas une mauvaise chose finalement, puisque ça permettra de montrer publiquement à quel point le CSM est impopulaire…

Ali Chourabi n’a pas tort. En effet les protestataires suite à la décapitation du CSM par Kais Saied prennent un sacré risque, en dépit des soutiens internationaux qui affluent de toutes parts. Si la mobilisation n’est pas au rendez-vous, ça montrera à la face du monde que la grogne de l’AMT n’était que cris d’orfraie et que le chef de l’Etat avait finalement raison de scier la branche qui symbolisait la toute-puissance des juges…

L’AMT a intérêt à ameuter ses troupes, car c’est quitte ou double sur ce coup. Si l’Association des magistrats se loupe, ce sera autant de grains à moudre pour le locataire du palais de Carthage, pour d’abord poursuivre la saignée au sein des organes de la Justice et ensuite dans les autres instances et organismes où les cadavres dans les placards ne manquent pas…

Par contre si l’AMT rafle la mise et parvient à paralyser l’appareil judiciaire dans la durée, ça pourrait compliquer sérieusement l’entreprise de démolition-reconstruction de Saied. Lui qui a très peu de temps – avant les élections de décembre 2022 – pour démontrer à ses partisans qu’il aura tenu au moins quelques unes de ses promesses…

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