Depuis dix ans, la scène politique en Tunisie a été, plus ou moins, fortement influencée par les médias.
Les gouvernements successifs ont réussi, plus ou moins, à s’attirer le soutien de certains médias qui les ont aidés à surmonter les coups de ressac du reste des médias rompus à leur faire opposition.
Les médias ont appris, tout au long de la dernière décade, a assumer leur rôle de quatrième pouvoir et ont réussi à s’imposer comme principal arbitre dans la scène politique. En dehors des médias, inconditionnellement acquis à certains partis et à d’éternels mécontents, le quatrième pouvoir a pu faire pencher la balance des gouvernements en fonction de leurs actions et, surtout, en fonction du nombre de médias acquis à leurs causes.
Avec Hichem Mechichi, on se trouve face à une situation inédite. En effet, non content d’être avare en déclarations et en dialogues avec la presse, le chef du gouvernement a réussi l’exploit de se mettre à dos la quasi-totalité des médias du pays, exception faire d’une ou deux chaines bénéficiaires de sa manœuvre de retrait du projet de loi sur l’audiovisuel.
Avec cet handicap de taille, le gouvernement Mechichi va-t-il réussir à percer et à travailler en ayant rompu tous les canaux de communication avec le citoyen et en offusquant tous les médias qui ne seront pas très tendres avec lui? Mechichi va-t-il pouvoir résister aux assauts que les médias se feront un plaisir de lui asséner, histoire de montrer à celui qui les a dénigrés, qui mène la danse dans le pays et qui module l’opinion publique.
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