Politique

Mechichi nie la pollution de l’eau potable mais prend quand même des mesures…

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Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi s’est rendu hier, lundi 22 mars 2021, à Oued Zarga dans le gouvernorat de Béjà pour inspecter l’état des eaux dans le barrage Sidi Salem et Oued Medjerda.

Il a rassuré, à cette occasion, la population sur la qualité de l’eau potable consommée dans les grandes villes, affirmant qu’elle est saine à 100%. Ceci vient après le scandale révélé, récemment, par le député et président de la Commission parlementaire de la réforme, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, Badreddine Gammoudi qui a diffusé des photos effrayantes quant à l’état du barrage Sidi Salem qui approvisionne la Capitale et plusieurs autres régions côtières en eau potable.

Le barrage est devenu, selon le député, un dépotoir de déchets, de cadavres d’animaux et surtout d’eaux usées.

Ceci a été confirmé par le directeur régional de l’agriculture de Béja, Abderraouf Jaziri qui a affirmé que les eaux de toutes les stations d’assainissement déversent leurs eaux soit dans la nature, c’est à dire les oueds soit en mer comme c’est le cas à Béja. Il a rappelé que la direction de l’agriculture à Béja surveille toujours les eaux et dès qu’il y’a un changement de la couleur de l’eau à l’œil nu, elle réagit.

Le responsable a rappelé que l’année dernière l’eau avait revêtu une couleur noire, assurant que le gouverneur et lui-même se sont déplacés pour en faire le constat et ont informé la commission régionale de lutte contre les catastrophes. Selon lui, il s’agit d’une panne de la station d’assainissement ce qui a nécessité l’intervention rapide de toutes les institutions chacune dans son domaine pour parer à la situation, notamment l’Office d’assainissement, le ministère de l’Environnement et les autorités régionales et centrales.

Tout au long de la polémique qui a accompagné le scandale de la pollution des eaux des barrages, l’ONAS et la SONEDE n’ont eu aucune réaction. Le Ministère des Affaires locales et de l’Environnement a précisé quant à lui, dans un rapport très peu pertinent, que les résultats de son suivi de la pollution dans le bassin versant de l’Oued Medjerda révèlent que l’eau brute arrivant dans les barrages du nord et l’eau traitée et distribuée via les réseaux d’eau potable sont conformes aux normes tunisiennes et ne constituent pas une menace pour la santé publique.

Pourtant, Hichem Mechichi a annoncé des mesures en dépit de la négation de tous les officiels qu’il y a des problèmes au niveau de la qualité des eaux !

Au fait, Mechichi a ordonné le lancement de l’achèvement du projet d’assainissement de la ville de Oued Zarga, pour un coût de 18 millions de dinars et la préparation des études pour la réalisation de trois stations d’assainissement dans le gouvernorat Béja pour un coût estimé à 50 millions de dinars, outre diverses autres mesures.

Il est bien difficile de croire le même jour un officiel qui nie catégoriquement la pollution de l’eau potable et qui prend des décisions pour remédier à l’absence de stations d’assainissement…

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek