Les autorités brésiliennes haussent le ton face à Meta, maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, en lui imposant un ultimatum de 72 heures pour clarifier ses intentions concernant le fact-checking au Brésil.
Une notification officielle pour réclamer des explications
Le gouvernement brésilien, par l’intermédiaire de Jorge Messias, Avocat-général de l’Union, a annoncé vendredi avoir adressé une notification extra-judiciaire à Meta. L’entreprise a désormais 72 heures pour expliquer en quoi sa décision de mettre fin au programme de vérification des faits aux États-Unis pourrait impacter le Brésil.
Jorge Messias a justifié cette action par un manque de transparence de la part de Meta. Il a déclaré : « Nous n’allons pas permettre que les réseaux donnent lieu à un carnage numérique. » Si l’entreprise ne fournit pas les éclaircissements demandés, des mesures juridiques seront prises.
Un revirement critiqué à l’international
Cette décision de Meta, annoncée mardi par Mark Zuckerberg, a été vivement critiquée, notamment à l’approche des élections américaines et dans un contexte où la lutte contre la désinformation reste un enjeu majeur.
Mark Zuckerberg a expliqué vouloir « restaurer l’expression libre » sur ses plateformes, mais cette justification a suscité de vives inquiétudes. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a qualifié cette décision de « extrêmement grave », soulignant l’importance de préserver la souveraineté numérique des États.
Un contexte tendu au Brésil
Le Brésil est particulièrement vigilant face à la désinformation sur les réseaux sociaux. L’an dernier, la plateforme X (anciennement Twitter) avait été suspendue pendant 40 jours sur ordre de la Cour suprême pour non-respect d’injonctions judiciaires.
Alexandre de Moraes, juge à la Cour suprême, a récemment averti que les plateformes numériques ne pourront opérer au Brésil que si elles respectent strictement la législation locale.
Le rôle du fact-checking au Brésil
Meta, via son programme mondial de fact-checking, rémunère plus de 80 médias, y compris au Brésil, pour vérifier et signaler les fausses informations sur ses plateformes.
L’arrêt de ce programme aux États-Unis soulève des interrogations quant à son avenir dans d’autres régions. Le parquet fédéral de São Paulo a également donné à Meta un délai de 30 jours pour détailler les potentielles répercussions de cette décision au Brésil.
Une bataille pour la transparence et la régulation
Ce bras de fer entre le gouvernement brésilien et Meta illustre une lutte plus large pour encadrer les géants du numérique. Les autorités brésiliennes souhaitent éviter que les plateformes deviennent des vecteurs de désinformation, notamment dans un pays où les réseaux sociaux jouent un rôle central dans la communication et l’opinion publique.
Meta, de son côté, se retrouve sous pression pour répondre aux critiques et garantir que ses politiques respectent les législations locales. La réponse de l’entreprise est attendue dans les jours à venir, avec des implications potentiellement significatives pour la régulation des plateformes numériques dans le monde entier.
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