La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Naila Gonji, a confirmé, mardi 3 janvier courant, que des efforts seront déployés pour développer les ressources nationales en hydrocarbures dans le cadre du plan de développement 2023-2025, tout en « assurant » 640.000 emplois.
Des slogans galvaudés
Lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du plan de développement 2023-2025, Gonji a déclaré que des travaux seront menés pour soutenir l’économie circulaire et verte dans le domaine de l’industrie.
Elle a assuré qu’il sera procédé en plus au développement de la compétitivité des entreprises industrielles et à l’amélioration de la productivité tout en mettant en place des mécanismes d’amélioration continue de la productivité, selon la méthodologie « Kaizen » – un processus japonais d’améliorations concrètes, simples, peu onéreuses réalisées dans un laps de temps très court et impliquant tous les acteurs des directeurs aux opérateurs – et ce, avec l’agrément de 240 établissements industriels, en plus de former 230 experts jusqu’à fin 2025.
Le ministère de l’Industrie, selon Gonji, travaillera également, dans le cadre de son plan, destiné à développer les ressources nationales en hydrocarbures à intensifier l’exploration et à dynamiser les investissements en assurant l’approvisionnement en gaz naturel parallèlement au déploiement d’efforts supplémentaires pour le raffinage du pétrole.
Le ministère de l’Industrie compte également renforcer les infrastructures de transport, de distribution et de stockage des produits pétroliers, en plus de la diversification des sources d’énergie et de l’orientation vers les énergies alternatives et renouvelables.
Au-delà de ce « programme » que l’on peut assimiler à des slogans surréalistes, la ministre semble être loin voire même très loin de la réalité du pays en général et de l’industrie en particulier.
Détruite par un taux d’imposition parmi les pires en Afrique et dans la zone MENA, et ruinée par le boulet de la concurrence déloyale turque et chinoise et de la contrebande, l’industrie nationale et notamment les PME souffrent le martyr avec une baisse vertigineuse du chiffres d’affaires et des résultats.
En octobre dernier, le président de l’organisation des entrepreneurs, Yassine Gouia, a déclaré que le chiffre d’affaires des PME a diminué de 70% à cause de la crise actuelle et celle du COVID-19.
Il a précisé qu’à cause de la crise, 134 mille entreprises ont fermé leurs portes en déclarant faillite, et 250 mille autres sont dans l’incapacité de payer régulièrement les salaires et les charges.
Quant aux ambitions de la ministre concernant les hydrocarbures, il fallait d’abord assurer l’approvisionnement des stations-service frappées à maintes reprises par la pénurie d’essence et de gasoil 50 dernièrement.
Mieux qu’Ennahdha et Nidaa Tounes
Mieux que les tristement célèbres, Ennahdha et Nidaa Tounes qui ont promis aux tunisiens lors de leurs campagnes électorales de 2014 la création de 400 mille emplois, la ministre vient d’annoncer que dans le cadre du plan de développement 2023-2025, 640.000 emplois seront « assurés ».
Toutefois, la ministre n’a pas précisé comment arrivera-t-on à « assurer » 640 mille emplois. S’agit-il de nouvelles créations d’emplois, ou bien d’en garantir la survie dans ce marasme économique étouffant avec un TMM prohibitif qui rend difficile tout investissement et un taux de chômage de mal en pis ? bref, personne ne sait à part la Ministre probablement.
Laissez un commentaire