Economie

Moez Joudi [AUDIO] : « Il y’a un trou financier d’une valeur de 10 milliards de dinars dans le budget 2021 »

Moez Joudi [AUDIO] : « Il y’a un trou financier d’une valeur de 10 milliards de dinars dans le budget 2021 »

Aujourd’hui, l’économiste Moez Joudi a confirmé dans une déclaration à Tunisienumerique que le problème financier dont souffre la Tunisie est plus grand et plus profond que l’incapacité de payer les salaires d’octobre, expliquant que le pays souffre aujourd’hui d’un trou financier de 10 milliards de dinars dans le budget 2021.

L’économiste a souligné l’absence du projet de loi de finances pour l’année 2022, d’autant plus que le président de la République, Kais Saied n’a pas suspendu les travaux de la constitution, ce qui signifie que les délais précédemment approuvés pour le dépôt du projet de loi de finances sont toujours les mêmes soit le 15 octobre.

« Qui discutera la prochaine loi de finances ou la loi de finances complémentaire sachant que les travaux du Parlement sont suspendus ? », s’est-il demandé.

Notre interlocuteur a indiqué que l’Etat a besoin de 19 milliards de dinars et ce de septembre jusqu’à la fin de l’année, et que selon les échéanciers du ministère des Finances, 9 milliards de dinars seront compensés par le recouvrement.

« Il y a donc un trou d’une valeur de 10 milliards de dinars dans le budget 2021, ce qui est un montant important, du coup je me demande quelles sont les ressources qui combleront ce déficit»

M. Moez a également souligné que les 10 milliards de dinars comprennent les dépenses salariales des quatre mois restants de l’année, dont chaque mois s’élève à environ 1,6 milliard de dinars, en plus d’autres dépenses.

Indiquant qu’il y a une très grande pénurie des ressources extérieures, d’autant plus que la seule possibilité de financement est avec le Fonds Monétaire International.

« Les négociations ont été perturbées après les mesures du 25 juillet jusqu’à aujourd’hui. Le FMI ne sait pas avec quelle partie il négociera en l’absence du gouvernement, et donc il n’y a aucun signe d’accords avec les bailleurs de fonds étrangers », a-t-il fait savoir.

Il a également mis l’accent sur le manque de liquidité et une tendance importante d’emprunts en Tunisie, ce qui soulève une grande question sur les salaires, alors que la personne en charge de la gestion du ministère des Finances, Mme Sihem Boughdiri Nemsia, a déclaré que des travaux sont actuellement en cours sur le budget rectificatif, mais qu’il doit être présenté pour trouver des solutions qui, selon les économistes, se résument en 3 points, à savoir :

1- le recouvrement, qui permettra d’économiser 9 milliards de dinars

2- La dette extérieure comme seconde solution (alors que les négociations avec le FMI sont suspendues)

3- La dette intérieure.

Selon M.Moez, la troisième solution s’avère la plus envisageable, estimant que des emprunts soient faits auprès des banques internes pour couvrir les dépenses de 3 mois, mais avec un taux d’intérêt élevé compris entre 9 et 10 %, qui sera supporté plus tard par la Banque centrale pour refinancer ces banques, et cette solution a été adoptée au cours du mois de juillet, et il est prévu qu’elle soit à nouveau approuvée pour le paiement des salaires pour le mois d’octobre.

Cependant, l’économiste a mis en garde contre cette solution, considérée comme dangereuse et coûteuse et en même temps à l’origine d’une inflation financière.

Il convient de noter que le Trésor public a publié aujourd’hui lundi, un avis où il a annoncé que l’adjudication des Bons du Trésor à Court Terme (BTCT) du 9 septembre courant pour 150 MD est déclarée infructueuse. Il a déclaré ainsi l’ouverture d’une adjudication de Bons de Trésor Assimilables (BTA) pour 120 MD réparties en trois catégories (BTA 7,5% – Décembre 2028, BTA 8% – Novembre 2030 et BTA 8% – Mars 2033).

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