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Moussi traque Ghannouchi jusqu’aux USA, il y a danger pour elle et la Tunisie

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Après son raffut du 15 mai, la cheffe de file des destouriens libres, l’infatigable Abir Moussi, reprend son glaive, toujours contre les mêmes : Rached Ghannouchi et compagnie. Cette fois elle embarque les Américains dans l’affaire, et pas pour leur jeter des fleurs…

La présidente du Parti destourien libre (PDL) accuse les USA de continuer à soutenir les islamistes. Elle a dit ceci ce jeudi 19 mai sur une radio privée : : «Les Etat-Unis, qui ont donné un coup de main à Rached Ghannouchi pour rentrer en Tunisie et pour la gouverner et finalement la démolir, doivent comprendre qu’on ne peut pas évoluer avec ce projet. Il faut que les Etats-Unis apprennent à avoir de la considération pour le peuple tunisien. Nous n’avons de différends avec personne, mais il faut respecter les droits du peuple tunisien»…

Il faudra dire à la “lionne” – ce sont ses partisans qui la nomment ainsi – qu’elle s’est figée dans une vision passéiste et que l’administration de Joe Biden ne peut pas être comptable de tout ce qu’a fait Barack Obama, même s’il était son vice-président et même si on dit beaucoup de choses de la secrétaire d’Etat de l’époque, Hillary Clinton. De l’eau a coulé sous les ponts depuis – il y a eu entre temps le républicain Donald Trump – et Moussi, qui aspire à diriger la Tunisie, doit passer à autre chose…

Elle doit passer à autre chose parce que la page Ghannouchi a été définitivement tournée le 25 juillet 2021 et très probablement celle des islamistes en tant que force politique phare…

Les différends qui opposent Tunis et Washington en ce moment n’ont rien à voir avec la défense des islamistes, ce sont des sujets généraux en lien avec les idéaux démocratiques. A aucun moment Washington ne fait référence nommément ou même des allusions à Ghannouchi et compagnie. Moussi fait un faux procès aux Américains…

Il faudra lui dire que quand on a les ambitions qu’elle a pour la Tunisie, on ne provoque pas inutilement ceux – les USA – qui tiennent le destin de la Tunisie entre leurs mains, en leur qualité d’actionnaire principal du FMI, à moins d’avoir de bonnes raisons de tirer et encore…

Certes les politiciens ont coutume de faire feu de tout bois pour prospérer, mais Abir Moussi ne peut pas s’autoriser, dans la position qui est la sienne, de crier avec les loups et de verser dans un antiaméricanisme primaire facile et surfait…

Il faudra lui dire qu’elle doit dès à présent mettre un peu d’eau dans son jus et endosser le costume de future patronne de l’exécutif, si tel est son dessein. Elle devra adopter la posture diplomatique qui permet de parler à tout le monde, de régler ses problèmes et même ses comptes mais toujours dans la bienséance, jamais dans l’hystérie…

C’est ainsi qu’on gagne ses galons de leader de toute une nation et pas autrement.

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