Les tensions militaires au Moyen-Orient, ravivées par les risques d’affrontements entre Israël et l’Iran, placent plusieurs pays de la région sous haute surveillance.
Les États-Unis, en anticipation d’une escalade, ont donné l’ordre à leurs diplomates et à leurs familles de quitter certains pays jugés à haut risque. Cette mesure n’est pas anodine : elle révèle les priorités stratégiques et les zones considérées comme les plus exposées en cas de conflit armé avec l’Iran.
Trois pays ont été identifiés comme les plus vulnérables par Washington : l’Irak, le Koweït et le Bahreïn.
Irak : un terrain de proximité avec les milices pro-iraniennes L’Irak abrite de nombreuses milices chiites fidèles à Téhéran, comme Kataëb Hezbollah. Le territoire irakien est déjà un champ d’opérations indirectes entre les États-Unis et l’Iran depuis des années.
En cas d’attaque contre l’Iran, ces groupes pourraient être activés pour cibler les forces américaines stationnées en Irak ou les installations diplomatiques, comme l’ambassade à Bagdad.
Koweït : un voisin stratégique et logistique Le Koweït est un allié logistique de longue date des forces américaines dans la région. Sa proximité géographique avec l’Iran et la présence de bases militaires américaines font du pays une cible potentielle en cas de riposte iranienne.
Bien qu’il ne soit pas directement impliqué dans les tensions, il pourrait subir les conséquences d’une escalade régionale.
Bahreïn : la cinquième flotte américaine en ligne de mire Bahreïn héberge la cinquième flotte de l’US Navy, un élément clé de la présence militaire américaine dans le Golfe. Ce petit royaume est souvent critiqué par l’Iran comme un relais des intérêts israéliens et occidentaux dans la région.
En interne, les tensions confessionnelles entre la majorité chiite et le pouvoir sunnite pro-occidental pourraient aussi créer un terrain propice à l’instabilité.
Pourquoi pas le Qatar ou l’Arabie saoudite ?
Malgré la présence de la plus grande base américaine à Al Udeid, le Qatar entretient des relations relativement neutres avec l’Iran, ce qui le protège temporairement d’éventuelles attaques.
De son côté, l’Arabie saoudite a amorcé une désescalade historique avec l’Iran depuis l’accord de réconciliation signé à Pékin en 2023. Cette approche diplomatique pourrait expliquer l’absence de mesures de retrait dans ces pays.
Une carte des risques régionale qui se redessine
La mesure américaine de retrait des familles diplomatiques n’est pas simplement préventive. Elle reflète une lecture tactique du terrain, où les bases militaires, les alliances historiques et les proximités géographiques déterminent les zones à haut risque.
Elle pose également la question de la capacité de ces pays à contenir les tensions et à protéger leurs populations en cas de déflagration régionale.
Le Golfe sur un fil ?
Alors que la diplomatie peine à contenir les foyers d’inflammations multiples dans la région, la moindre étincelle pourrait suffire à déclencher une confrontation majeure. Le positionnement des bases américaines, les proximités avec l’Iran, les tensions internes non résolues…
Tout laisse à penser que l’annonce d’un conflit ouvert avec Téhéran transformera ces pays en théâtres opérationnels, qu’ils le veuillent ou non.
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