Selon la note de l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI) parue hier mardi 14 juin 2022, la balance commerciale alimentaire a enregistré au cours du mois de mai de l’année 2022 un déficit de 1368,4 millions de dinars (MD) contre un déficit de 688,3 MD durant la même période de l’année précédente enregistrant ainsi, un taux de couverture de 65,9% en 2022 contre 75,2% en 2021.
Le déficit enregistré est essentiellement le résultat de l’accroissement du rythme des importations des céréales (+41,8%), du sucre (+233,7%) et des huiles végétales (+78,9%) et ceci malgré la hausse des exportations de l’huile d’olive (+34,3%).
Sous cet angle, l’accroissement des importations du sucre est plus qu’intrigante. Au fait, fin mai écoulé celles-ci se ont atteint 116,0 mille tonne contre 56,3 mille tonne au terme du mois de mai 2021 soit une hausse de 107,1%.
Evidemment, cette hausse injustifiée de par son ampleur et la courte période de sa réalisation, a impacté le coût des importations qui a évolué sur la période mai 2021-mai 2022 de 51,7 à 172,5 millions de dinars ce qui correspond à une augmentation vertigineuse de 233,7% largement boosté, entre autres, par l’évolution des prix à l’importation de 0,92 à 1,48 D/Kg soit une hausse de 61,1%.
Rappelons que cette augmentation mystérieuse des quantités importées du sucre ne peut pas correspondre à un changement de la structure de la consommation sachant que le besoin en sucre est évalué, selon les données officielles, à 360 000 tonnes/an. La moitié de la consommation revient aux ménages, l’autre moitié est destinée aux industriels.
En outre, il est à rappeler que la production nationale du sucre est très faible, d’ailleurs, le complexe sucrier de Bou Salem n’a produit que 6400 tonnes en 2018, selon les dernières statistiques actualisées. L’Office du Commerce de Tunisie (OCT) assure la commercialisation du sucre et l’approvisionnement des raffineries en sucre de canne importé essentiellement du Brésil agissant ainsi dans le cadre d’un monopole de l’Etat.
Faut-il rappeler, aussi que les exportations des sucreries vers les pays voisions ont fortement diminué, ces dernières temps, notamment en raison de la fermeture des frontières algériennes d’autant plus que la consommation locale est largement affectée par les ravages de l’inflation.
Voilà un nouveau mystère de « fuite » d’un produit de base de grande consommation qui s’ajoute à la longue liste de plusieurs autres produits qui font l’objet de tout genre de trafic tels que l’huile végétale, la semoule, les pâtes, etc.
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