Le chef de la diplomatie tunisienne, Nabil Ammar, est en France en ce moment pour, entre autres, converser avec Mme Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, sur quelques grands dossiers d’intérêt commun. On a appris que Ammar a été reçu ce mardi 30 mai par son homologue française. Suite à cette rencontre le Quai d’Orsay a émis le communiqué qui suit :
“Cette première rencontre a permis de faire le point sur les grands domaines de la coopération bilatérale.
Mme Colonna a réaffirmé le plein appui de la France aux réformes économiques qui seront décidées par la Tunisie pour assurer son développement et préserver son modèle social, ainsi que son appui dans les discussions en cours avec le FMI.
L’entretien a également permis d’évoquer la coopération en matière migratoire et de mobilité. La Ministre a souligné la nécessité de renforcer la coopération en matière de lutte contre les réseaux de passeurs et la disponibilité de la France, en lien avec ses partenaires européens, à accroître son soutien à la Tunisie dans ce domaine.
Les deux ministres ont aussi fait un point sur les questions régionales d’intérêt commun, et en particulier sur la situation en Méditerranée et au Proche-Orient.
L’entretien a été l’occasion de rappeler l’attachement de la France aux droits et libertés publiques partout dans le monde”…
“Partout dans le monde” : la précision est de taille. Cela signifie que Paris brandit le drapeau blanc et ne veut nullement donner l’impression qu’il s’acharne sur Tunis, qu’il lui met la pression. L’exécutif français a compris depuis belle lurette que ce serait contre-productif. Et d’ailleurs l’entretien entre le chef de l’Etat tunisien, Kais Saied et son diplomate en chef avant son départ pour Paris rappelle à qui veut l’entendre qu’il vaut mieux ne pas s’aventurer sur certains terrains.
Pour le reste c’est tout aussi conciliant. Par exemple on a noté que la France propose son coup de main sur les “réformes économiques qui seront décidées par la Tunisie“. Là aussi c’est exactement ce que Saied voulait entendre, au nom de la sacro-sainte souveraineté qu’il rappelle à chacune de ses sorties publiques. Bref, la diplomatie française signe encore un sans-faute…
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