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Netanyahu comparait pour la 38e fois devant la justice israélienne dans une affaire de corruption

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s’est présenté ce lundi pour la 38e fois devant la cour centrale de Tel Aviv dans le cadre des audiences liées aux accusations de corruption, de fraude et d’abus de confiance qui le visent depuis plusieurs années.

Cette comparution s’inscrit dans la continuité des procédures judiciaires entamées en janvier dernier, dans le cadre des célèbres « dossiers 1000, 2000 et 4000 », pour lesquels une mise en accusation officielle avait été déposée dès novembre 2019 par l’ancien conseiller juridique du gouvernement, Avichaï Mandelblit.

Selon la chaîne israélienne Channel 12, Netanyahu a demandé à écourter la durée de son témoignage, invoquant des obligations politiques urgentes, notamment un appel téléphonique classé comme « hautement stratégique ».

Cinq jours auparavant, le chef du gouvernement israélien avait déjà comparu pour la 37e fois, dans une autre session de ce procès complexe surnommé par la presse israélienne les « affaires des milliers ». Lors de cette audience, le ministère public avait poursuivi son interrogatoire, en exposant de nouveaux éléments à charge concernant des cadeaux de luxe reçus de la part d’hommes d’affaires influents, en échange de faveurs politiques ou réglementaires.

Les enquêteurs cherchent à mettre en évidence les contradictions potentielles dans les déclarations du Premier ministre, et à évaluer la crédibilité de sa défense, qui repose sur la négation de tout lien entre les avantages reçus et l’exercice de ses fonctions.

Accusé également à La Haye

Parallèlement à ses déboires judiciaires internes, Benyamin Netanyahu fait également l’objet d’une demande d’arrestation formulée par la Cour pénale internationale (CPI). Celle-ci l’accuse de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, en lien avec les opérations militaires menées par Israël contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza.

Sur le plan intérieur, ses adversaires politiques l’accusent de prolonger la guerre à Gaza pour des intérêts personnels, notamment pour préserver son pouvoir au sein d’une coalition dominée par l’extrême droite israélienne. Une stratégie qui, selon l’opposition, instrumentalise les tensions régionales à des fins de survie politique.

Le déshonneur …

L’acharnement militaire à Gaza apparaît de plus en plus comme une stratégie de survie politique pour Benyamin Netanyahu. Le maintien de l’état de guerre lui permet non seulement de consolider son soutien au sein de l’extrême droite israélienne, mais surtout de retarder, voire d’empêcher son arrestation aussi bien en Israël que devant les juridictions internationales.

La fin des hostilités signifierait mécaniquement le retour à un climat judiciaire plus stable, et donc une possible traduction en justice, nationale ou internationale.

Face à cette situation, la responsabilité de la communauté internationale devient centrale, en particulier celle des États-Unis, dont le soutien militaire et diplomatique à Israël demeure constant. Washington, tout en appelant à la désescalade, continue d’autoriser des ventes d’armes, tandis que d’autres pays, comme le Maroc, intensifient leurs achats d’équipements israéliens, même dans ce contexte de génocide contre les Palestiniens.

En refusant d’intervenir ou de conditionner leurs relations à des exigences humanitaires et juridiques claires, ces États cautionnent de facto l’impunité d’un dirigeant politique dont la stratégie de guerre semble indissociable de la préservation de son pouvoir.

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