Diaspora

Netanyahu, la position de la France, l’Iran et la bombe : l’analyse sans concession de Mélenchon

Dans une prise de parole très attendue, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, a dénoncé l’attaque préventive menée par le gouvernement de Benyamin Netanyahu contre l’Iran, qu’il juge « inadmissible », même pour ceux qui, comme lui, entretiennent des réserves vis-à-vis du régime iranien.

Rappelant son soutien passé au Parti Tudeh et au souvenir de Mohammad Mossadegh, il insiste sur sa cohérence historique contre les théocraties tout en refusant l’instrumentalisation islamophobe du danger iranien.

Un prétexte nucléaire contesté

L’accusation centrale avancée par Netanyahu repose sur la prétention d’une menace nucléaire imminente. Mélenchon répond par une analyse technique fournie, rappelant que l’Iran, même en cas d’intention, reste loin de disposer d’une arme nucléaire opérationnelle.

Selon les estimations partagées par son conseiller scientifique Jean-Marie Brom, même avec 400 kg d’uranium enrichi à 60 %, il faudrait encore 3 à 5 ans à l’Iran pour produire une bombe fonctionnelle.

La diplomatie de la peur et la mémoire des mensonges d’État

Mélenchon dénonce un « choc des civilisations » réactivé, fondé sur un catéchisme islamophobe. Il voit dans l’argumentaire israélien une stratégie de diversion : éviter les négociations entre Washington et Téhéran prévues pour le 15 juin, faire oublier le carnage à Gaza, et ressouder une opinion israélienne en perte de confiance.

Il rappelle également les manipulations de l’opinion publique dans le passé, comme les « preuves » brandies par Colin Powell à l’ONU avant la guerre en Irak.

L’ancien candidat à la présidentielle française décrypte également le calendrier interne israélien. L’attaque contre l’Iran survient juste après le rejet à une voix près d’une motion de censure contre Netanyahu à la Knesset.

Il y voit une manœuvre pour maintenir l’unité nationale, relancer la peur de l’ennemi extérieur et regagner un soutien européen en agitant le spectre du « péril iranien ».

Pour Mélenchon, les frappes sur les centres d’enrichissement ou contre les scientifiques n’auront que peu d’impact sur le programme nucléaire iranien. Il les considère comme des actes de communication militaire pour plaire aux opinions publiques occidentales, et redorer l’image d’un gouvernement israélien contesté. L’arme nucléaire iranienne, selon lui, est « une arme de guerre… de propagande ».

Critique de la position française et dérives internes du PS

Le dirigeant insoumis s’en prend à la position d’Emmanuel Macron, qui continue de répéter que « Israël a le droit de se défendre », même lorsqu’il est l’agresseur. Il dénonce une adhésion à la logique de guerre préventive, « abominable et irresponsable ».

En parallèle, Mélenchon règle ses comptes avec le PS et Jérôme Guedj, qu’il accuse de manipulation et de carriérisme, prétextant un débat sur l’antisionisme pour justifier une alliance avec Macron.

Jean-Luc Mélenchon conclut en affirmant que cette nouvelle guerre, comme les précédentes, est moins une question de sécurité qu’un enjeu de pouvoir et de domination. Il appelle à la vigilance, au refus de la propagande guerrière, et au retour à une diplomatie fondée sur la dénucléarisation et le dialogue.

Dans un contexte où les peuples, notamment dans le monde arabe, sont de plus en plus sensibles à la question palestinienne et au double standard occidental, cette parole dissidente pourrait bien trouver un écho croissant.

 

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