Le Nigéria, englué dans de terribles difficultés structurelles et conjoncturelles qui ont appauvri jusqu’à la classe moyenne, va régler au moins un de ses problèmes : l’alimentation, plus précisément un produit essentiel, la viande. Le Brésil, un ténor mondial de l’agriculture et de l’élevage, a des méga projets en direction des Nigérians. C’est capital pour le pays le plus peuplé d’Afrique, dont la population pourrait passer de 230 millions d’habitants à plus de 410 millions d’ici 2050.
Le géant brésilien JBS, le premier producteur de viande de la planète, a officialisé via un communiqué publié hier jeudi 21 novembre la conclusion d’un accord avec le gouvernement fédéral nigérian. Cap sur la construction de 6 usines de transformation et de conditionnement, avec un financement de 2,5 milliards de dollars sur 5 ans.
3 de ces usines produiront à terme de la volaille, 2 de la viande bovine et 1 de la viande porcine, a indiqué la même source, qui ajoute que le gouvernement nigérian a pris l’engagement de «garantir les conditions économiques, sanitaires et réglementaires nécessaires à la viabilité du projet».
Le groupe brésilien, qui capte quelque 25% du marché mondial de la viande et abats de bœuf, a déclaré que ses usines contribueront grandement à faire reculer l’insécurité alimentaire dans un pays où la démographie explose au point d’inquiéter au plus haut point les autorités. Surtout que le Nigéria n’est plus la première économie d’Afrique, il a même perdu son statut de 1er producteur de pétrole.
«Notre objectif est d’établir un partenariat solide et d’aider le Nigeria à lutter contre l’insécurité alimentaire. Le développement d’une chaîne de production alimentaire durable génère un cycle vertueux de progrès socio-économique pour la population, en particulier pour les groupes les plus vulnérables», a confié le directeur général de JBS Global, Gilberto Tomazoni, cité dans le communiqué.
A noter que JBS opère dans plus de 20 pays, dont les USA, l’Australie, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande ; le brésilien affiche plus de 450 usines de transformation et des représentations commerciales disséminées un peu partout dans le monde.
Cette opération est aussi un très bon point pour le réformateur Bola Ahmed Tinubu, qui a impulsé des transformations radicales à marche forcée, dans la douleur. Mais le pays est sur les rails de la guérison, avec même de bonnes prévisions de la part des institutions financières internationales. Le volontarisme d’Aliko Dangote, l’homme le plus riche du continent, est aussi pour beaucoup dans cette nouvelle dynamique qui profitera aux caisses du pays, aux citoyens.
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