Economie

Note : Le dinar s’est déprécié de 7,44% face au dollar l’année dernière

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La Bourse de Tunis vient de publier à la fin de la semaine dernière son bilan d’activité pour 2021 où elle a consacré un chapitre à l’analyse de la situation économique et monétaire au pays.

Ainsi, on indique dans la note de la bourse que sur le volet monétaire, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) s’est retrouvée devant une situation très délicate, une montée de l’inflation qui a entraîné les taux d’intérêt réels en territoire négatif à partir de la deuxième moitié de l’année, conséquence directe de l’augmentation des prix mondiaux de l’énergie et des produits alimentaires d’un côté et les ajustements de certains prix des produits locaux de l’autre côté.

Cette situation est conjuguée, selon le bilan boursier, avec les abaissements successifs de la note souveraine de la Tunisie décrétées par les agences de rating Moody’s et Fitch.

Sous un autre angle, on souligne que concernant la monnaie nationale, le taux de change du dinar a connu, une dépréciation de 7,44% par rapport au dollar américain et une appréciation de 1,4% vis-à-vis de l’euro. Les avoirs nets en devises ont atteint 23,3 milliards de dinars ou 136 jours d’importations au 29 décembre 2021, contre 23,1 milliards de dinars et 162 jours d’importations au terme de l’année écoulée, martèle la note boursière.

On assure, par ailleurs, que cette situation très difficile sur le plan économique, social et politique, s’est répercutée clairement sur les indicateurs de l’activité boursière durant l’année 2021, à des degrés différents et mitigés d’un compartiment à un autre et d’un marché à un autre, surtout sur le volume des transactions et les nouvelles introductions à la Cote de la Bourse.

Rappelons qu’un rapport publié dernièrement par l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE) intitulé «FMI : Impact de la dévaluation du dinar», a mis en évidence les effets négatifs de la dévaluation du dinar – une conditionnalité imposée par le FMI dans le cadre de son programme d’assistance financière – sur les échanges extérieurs mais aussi sur la situation financière des entreprises publiques.

C’est dans le cadre de l’accord du mécanisme élargi de crédit qui a été conclu en 2016, que la BCT a libéré totalement le flux de capitaux et a abandonné sa politique de change encadrée pour céder la maîtrise du taux de change du dinar aux forces du marché, affirme l’OTE.

Le rapport de l’observatoire montre que cette libéralisation de la monnaie tunisienne a eu pour effet d’augmenter considérablement les intérêts des dettes. Le coût de l’impact de l’évolution de change sur l’encours de la dette est passé de 855 millions de dinars en 2015 à 9,5 milliards de dinars en 2018, soit cinq fois plus que le déficit budgétaire de la même année. On observe ainsi que le taux d’endettement a considérablement augmenté de 46% en 2013 à 77% du PIB en 2018, soit une augmentation globale dépassant 30,5% du PIB, dont 18,84% est due à l’effet de change.

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek
Tags: FMI