Economie

Note – Le Foreign Office déplore l’impunité de la corruption en Tunisie

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Selon une note d’orientation aux entreprises britanniques publiée hier lundi 11 avril 2022 par le Foreign Office, la Tunisie souffrait d’une situation socio-économique difficile avant même les tensions supplémentaires de la pandémie de Covid-19. Les frustrations liées aux niveaux élevés de chômage continuent d’alimenter les protestations.

La Tunisie est confrontée à de nombreux défis économiques, avec des niveaux élevés de chômage, en particulier le chômage des jeunes, et des déficits de dépenses publiques, indique la note.

En ce qui concerne le Royaume-Uni, il est perçu positivement, d’après le Foreign Office, comme un ami de la Tunisie qui offre le potentiel d’augmenter les opportunités commerciales bilatérales après le Brexit.

De plus, le Royaume-Uni reste un bon marché pour les exportations tunisiennes surtout que le commerce bilatéral continue d’être en faveur de la Tunisie. Le commerce total de biens et de services entre le Royaume-Uni et la Tunisie s’est élevé à 430 millions de livres sterling (1,7 milliards de dinars) au cours des quatre trimestres précédant la fin du troisième trimestre 2020. Les textiles, les dérivés du pétrole et les équipements figurent souvent parmi les principales exportations du Royaume-Uni vers la Tunisie.

Malgré le fait que la Tunisie reste un marché difficile pour faire des affaires, comme le montre le rapport de la Banque mondiale sur la facilité des affaires, les entreprises britanniques ont continué de manifester un vif intérêt pour la poursuite d’opportunités dans des secteurs tels que l’énergie, les TIC, l’éducation et les services financiers et professionnels, souligne-t-on.

Néanmoins, la note a consacré une partie de son analyse du profil du risque commercial en Tunisie à la problématique des pots-de-vin et de la corruption.

Il a été rappelé que la corruption est une infraction pour les ressortissants britanniques ou quelqu’un qui réside habituellement au Royaume-Uni, un organisme constitué au Royaume-Uni ou un partenariat écossais, d’être impliquer dans la corruption n’importe où dans le monde.

En outre, une organisation commerciale exerçant une activité au Royaume-Uni peut être tenue responsable du comportement d’une personne qui n’est ni un ressortissant britannique ni un résident du Royaume-Uni ou un organisme constitué ou constitué au Royaume-Uni. Dans ce cas, peu importe que les actes ou omissions qui font partie de l’infraction aient lieu au Royaume-Uni ou ailleurs.

Toujours selon le Foreign Office, la Tunisie s’est classée 69e sur 180 pays en 2021 dans l’indice de perception de la corruption.

Malgré les efforts déployés après la révolution pour s’attaquer aux affaires de corruption sous le régime de Ben Ali, aucune affaire n’a été poursuivie avec succès devant les tribunaux, assure le ministère britannique des affaires étrangères tout en précisant que les conclusions de la Commission vérité et dignité, chargée d’enquêter sur la corruption historique et les violations des droits de l’homme, ont finalement été publiées au journal officiel par le gouvernement en 2020.

En réponse, le gouvernement et le parlement avaient l’obligation de créer des comités pour surveiller la mise en œuvre des recommandations formulées par la Commission Vérité et Dignité, mais aucune annonce officielle n’a été faite à ce sujet.

D’après la 21ème enquête annuelle sur le climat des affaires et la compétitivité des entreprises publiée par l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ), fin décembre dernier, 69% des entreprises perçoivent la corruption comme contrainte majeure pour les affaires en Tunisie et seules 6% trouvent que le phénomène de la corruption s’est relâché.

Selon les données de l’ITCEQ, plusieurs raisons expliquent l’évolution de ce phénomène. Certaines incombent à l’entreprise, mais d’autres incombent particulièrement à l’administration publique.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek