Economie

OCDE – Le système des autorisations administratives bloque l’entreprenariat et l’emploi (3/3)

OCDE – Le système des autorisations administratives bloque l’entreprenariat et l’emploi (3/3)

Les résultats d’une nouvelle étude économique de l’OCDE se rapportant à la Tunisie ont été présentés au début de cette semaine par le Secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Mathias Cormann. L’étude a évoqué des recommandations pour la relance de l’économie tunisienne s’articulant autour de différents axes d’analyse.

La crise de 2020-21 a simplement aggravé des problèmes qui caractérisent l’économie tunisienne depuis des décennies dont le chômage, les obstacles à l’entreprenariat et à libre concurrence, la bureaucratie et le sous-développement régional et des infrastructures, indique l’étude de l’OCDE.

Elle précise, sous cet angle, que la concentration régionale des activités économiques, conjuguée à une faible mobilité inter-régionale, appauvrit l’offre de travail pour les entreprises et aggrave les difficultés de recrutement. Les taux de chômage sont plus élevés dans les gouvernorats de l’intérieur depuis longtemps, ce qui est un signe de mobilité interne relativement faible de la main-d’œuvre.

En raison des aides au revenu limitées pour les chômeurs, nombreux d’entre eux dépendent du soutien de leur famille pour le logement et la nourriture, ce qui réduit leur rayon d’action géographique sur le marché du travail. Les normes culturelles renforcent ces obstacles pour les femmes célibataires, car elles rencontrent parfois des difficultés pour voyager et vivre seules loin de leur famille, note-t-on.

En outre, selon l’OCDE, les services publics de l’emploi sont faibles en raison des contraintes de capacité significatives et l’information sur les offres et demandes d’emploi au niveau régional n’est pas accessible dans le reste du pays. Comme les services de placement privés se heurtent à des difficultés juridiques pour exercer leurs activités, les chômeurs utilisent surtout leur réseau personnel pour chercher un emploi, ce qui complique l’adéquation entre les offres et les demandes d’emploi.

Il a été recommandé, à ce titre, pour accroître la mobilité du travail et faire mieux coïncider l’offre et la demande sur le marché du travail, d’améliorer impérativement les services publics de l’emploi en allouant davantage de ressources aux services de conseil personnalisé, en améliorant la formation des conseillers, en combinant conseil et aide ciblée à la formation et en laissant davantage jouer la concurrence des prestataires privés.

Les programmes d’activation du marché du travail doivent cibler également mieux les individus qui en ont le plus besoin, et doivent être accompagnés par des évaluations d’impact. Afin de réduire les facteurs incitant les diplômés de l’enseignement supérieur à préférer rester au chômage en attendant de trouver un emploi bien payé dans le secteur public, il faut réduire les écarts de salaires entre l’administration et les entreprises publiques et le secteur privé et ouvrir davantage les procédures de recrutement de la fonction publique à tous les candidats, y compris aux travailleurs expérimentés du secteur privé.

Rappelons que selon un rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)  de datant du mois de septembre dernier sur l’adéquation entre les emplois occupés et les niveaux d’éducation, de nombreuses personnes occupent des emplois qui ne correspondent pas à leur niveau d’éducation, en même temps, de nombreux employeurs affirment avoir des difficultés à trouver des travailleurs possédant les compétences dont ils ont besoin pour développer leurs activités et innover avec succès, affirme le rapport. Ce phénomène témoigne d’un décalage important entre le monde de l’éducation et le monde du travail.

S’appuyant sur les données de l’enquête main-d’œuvre sur le niveau d’éducation et les professions de tous les travailleurs employés dans plus de 130 pays, le rapport estime que seule la moitié environ de ces travailleurs occupent un emploi correspondant à leur niveau d’éducation. Les autres sont soit sur-éduqués, soit sous-éduqués pour leur emploi.

Les travailleurs des pays à revenu élevé sont plus susceptibles d’occuper un emploi correspondant à leur niveau d’éducation. Dans les pays à revenu élevé, c’est le cas pour environ 60% des employés, indique l’OIT. Les parts analogues pour les pays à revenu moyen supérieur et à revenu moyen inférieur sont respectivement de 52 et 43%. Dans les pays à faible revenu, seul un travailleur sur quatre occupe un emploi correspondant à son niveau d’éducation.

Ces observations suggèrent que le taux d’adéquation augmente avec le niveau de développement des pays.

En Tunisie, les statistiques du rapport font ressortir que 20% seulement des travailleurs occupent un emploi correspondant à leur niveau d’éducation…

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