Economie

Olfa Hamdi vise haut et loin, attention au syndrome Mehdi Jomaa!

Olfa Hamdi vise haut et loin, attention au syndrome Mehdi Jomaa!

Olfa Hamdi, qui a été éjectée de Tunisair à la vitesse de la lumière, savait qu’on ne lui ferait pas de cadeau à son retour sur le sol tunisien. Elle aussi a décidé de ne pas en faire. Après avoir lancé en grande pompe sa formation politique, elle a attaqué d’emblée l’UGTT, histoire de régler quelques comptes. Elle est revenue sur la centrale syndicale ce mercredi 2 mars, mais pas qu’elle, elle a aussi tiré tous azimuts sur l’ancien ministre des Finances Ali Koôli, Abir Moussi…

Elle a déclaré sur une radio privée que son plan de restructuration de la compagnie nationale aérienne était tellement draconien que Ali Koôli l’a “menacée de la mettre en prison“. La désormais cheffe de parti a ajouté que l’ancien ministre n’avait nullement l’intention “de sauver la compagnie». L’intéressé appréciera…

La présidente de la Troisième République a précisé qu’elle avait exactement la même position que l’UGTT : le refus catégorique de privatiser Tunisair. Mais selon elle la direction de la centrale syndicale a choisi de servir d’autres agendas politiques. Là aussi les concernés apprécieront…

Plus mordante que jamais, Olfa Hamdi a dit que si «les élites fuient la politique c’est parce qu’on les empêche d’exister, des personnes se sont approprié l’espace“. Selon elle Abir Moussi en fait partie. L’ancienne PDG de Tunisair a ajouté que la présidente du Parti destourien libre (PDL) aurait dû encourager une femme qui crée son parti. “Elle parle du Centre d’études stratégiques, c’est moi qui l’ai mis en place, comme j’ai créé cinq sociétés, comme j’ai fondé une association pour les enfants en Tunisie. Je ne suis pas subventionnée par un pays étranger, je m’autofinance. Abir Moussi fait de la politique pour batailler contre les autres, c’est son seul but. Si elle avait un programme économique on en discuterait mais il n’y a rien, c’est beaucoup de bruit pour rien» a déclaré Olfa Hamdi…

La présidente de la Troisième République n’en oublie pas autant son propre marketing politique. Elle a présenté sa formation comme un pôle de business qui planche sur des projets agricoles, touristiques et bien d’autres, et que son objectif avant tout est de dynamiser l’investissement en Tunisie. «C’est mon expertise, je sais comment procéder pour inciter les gens à venir, je ne fais pas du lobbying aux USA, je suis moi-même un lobby» a asséné Olfa Hamdi…

Mehdi Jomaa aussi était parti dans cette logique de business plan pour la Tunisie, avec son Think tank qui était censé propulser la Tunisie. On connait la suite. Tous ces technocrates, archi brillants du reste, oublient que la politique est avant tout une affaire d’ancrage local, c’est un travail de terrain qui se fait au quotidien, quartier par quartier, au plus près des populations. Et pas des idées lumineuses qu’on parachute depuis sa planque dorée. Il faut se donner du temps pour tisser sa toile. On ne peut pas faire ça entre deux avions, entre Londres, Paris et New York. Il faut espérer que la présidente de la Troisième République méditera sur le sort de Mehdi Jomaa et de Saïd Aïdi…

On a entendu Abir Moussi dire dans la même journée sur une autre radio qu’elle est disposée à s’allier – et oui, même elle – avec tous les partis et indépendants qui veulent débarrasser la Tunisie de l’islam politique. Olfa Hamdi elle n’a pas trouvé son positionnement pour le moment, et encore moins des alliances. On verra si elle sera capable de profiter de la dynamique et de sa médiatisation pour franchir le palier supérieur…

 

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