Les démonstrations de force du Hamas et du Jihad islamique à chaque libération d’otage ne sont pas du goût de l’état sioniste. Au motif que ce déploiement de troupes et ces foules exaltées menacent la sécurité des otages, le gouvernement d’occupation a annoncé ce jeudi 30 janvier le gel de la libération des 110 détenus palestiniens programmée dans la journée, en échange de 3 Israéliens…
“Le Premier ministre Benjamin Netanyahu […] a ordonné de retarder la libération des terroristes prévue pour aujourd’hui, jusqu’à ce que la libération de nos otages soit garantie en toute sécurité lors des prochaines étapes“, dit le communiqué du cabinet de Netanyahu. Cette décision fait suite à l’agitation qui a émaillé la libération d’une otage israélienne, Arbel Yehud, à Khan Younès, au sud de la bande de Gaza.
“Je vois avec effroi les scènes choquantes de la libération de nos otages. C’est une preuve supplémentaire de la cruauté inimaginable de l’organisation terroriste Hamas“, a clamé le Premier ministre israélien dans un communiqué.
Rappelons que Gadi Moses, un Israélo-Allemand de 80 ans et Arbel Yehud, 29 ans, ainsi que 5 otages thaïlandais ont été remis à la Croix-Rouge après 482 jours de captivité. Mais la scène a eu lieu dans un chaos indescriptible, alors que 3 heures avant ça la soldate israélienne Agam Berger avait été libérée sans encombre à Jabalia, au nord de Gaza.
Arbel Yehud a senti le souffle de la terreur, sous bonne garde durant des minutes interminables, avec une pléthore de combattants masqués du Jihad islamique et du Hamas, entourés par un public dense et très expressif, trop au goût de l’Etat hébreu. On avait vu la même armada militaire lors de la libération des 4 soldates israéliennes le 25 janvier 2025, mais l’assistance avait fait un peu moins de bruit. Il faut croire que le fait d’imposer à l’Etat hébreu ces rituels insuffle aux Palestiniens un sentiment de puissance, eux qui sont écrasés depuis 76 ans.
Il faut imaginer l’inconfort psychologique des dirigeants sionistes s’ils doivent encaisser des dizaines de fois des scènes aussi chargées émotionnellement, avec tous les otages qui restent. Insoutenable. Mais au-delà de cette tension, pour les autorités comme pour les familles, cette théâtralisation des libérations rappelle douloureusement à Netanyahu que son armée en dépit des bombardements incessants durant plus de 15 mois n’a pas totalement annihilé la capacité d’action des groupes palestiniens…
Certes la grosse infrastructure militaire et la plupart des tunnels ont été démolis par l’armée sioniste, et très probablement le Hamas ne pourra plus jamais reproduire l’exploit du 7 octobre 2023 en territoires occupées. Mais le fait que les combattants palestiniens aient pu cacher ces otages durant ces longs mois dans cette enclave minuscule et qu’ils narguent Tel-Aviv dans ces mises en scène est la preuve que détruire près de 70% de Gaza n’a pas déraciné l’ennemi. C’était pourtant la promesse phare de Netanyahu.
C’est indéniablement un revers pour lui, surtout quand on sait que des ministres d’extrême droite ont quitté le gouvernement parce que l’Etat hébreu pactise, même indirectement, avec le Hamas. Pour les démissionnaires peu importe que le président Donald Trump ait tordu le bras du Premier ministre israélien. Si Netanyahu ne veut plus voir ce cérémonial à Gaza c’est aussi pour s’éviter le rappel d’un échec personnel qui a des conséquences politiques, qui écorne un peu plus l’image du Chef de guerre.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires