Monde

OTAN : Le “prix” fixé par Erdogan pour l’adhésion de la Suède et de la Finlande

OTAN : Le “prix” fixé par Erdogan pour l’adhésion de la Suède et de la Finlande

«Tout homme a son prix» – cela n’est pas vrai. Mais il peut se trouver pour chacun un appât auquel il doit mordre“. Cette expression signée Nietzsche colle tout à fait à ce qu’est devenu le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Chantre de la cause palestinienne, de l’idéologie des Frères musulmans, pourfendeur des régimes honnis du Golfe, des Wahhabites, etc. Tout cela c’est terminé, au nom de ses intérêts du moment. Pas plus tard qu’hier, Erdogan martelait qu’il n’ouvrira jamais la porte de l’OTAN à la Finlande et à la Suède. Il a tourné casaque ce mercredi 18 mai…

On se demandait ce que peut bien faire le ministre turc des Affaires étrangères à Washington vu que son patron a scellé définitivement le sort des dossiers finlandais et suédois (rappelons que le règlement de l’OTAN stipule l’approbation à l’unanimité de toute demande d’adhésion). Et bien on vient d’avoir la réponse. Si Helsinki, Stockholm et leur parrain américain réceptionnent positivement les exigences d’Erdogan il fera un grand geste en retour, rapporte Ouest France.

Concrètement la Finlande et la Suède devront cesser d’offrir l’asile aux membres de la guérilla séparatiste kurde du PKK – une organisation classée terroriste par Ankara, l’Union européenne et les USA. La Turquie exige également que les deux candidates à l’OTAN n’accueillent plus les partisans de Fethullah Gülen, l’ennemi historique d’Erdogan qu’il accuse – il ne l’a jamais prouvé – d’avoir fomenté le coup d’État avorté de 2016. Par ailleurs la Turquie aimerait bien mettre la main sur 33 individus réfugiés en Finlande et en Suède…

Mais ce n’est pas tout : Ankara demande à ces pays d’enterrer l’embargo sur les livraisons d’armes, décrété après l’incursion de l’armée turque en Syrie (2019) pour exterminer les YPG, partenaires kurdes des Occidentaux dans le combat contre Daech. Tout ça en fait beaucoup, surtout pour des pays scandinaves qui ont certaines valeurs chevillées au corps. On verra si pour eux aussi l’adhésion à l’OTAN pour se protéger des foudres de la Russie vaut quelques arrangements avec la morale…

Quant aux Américains, Ankara les verrait bien lever l’exclusion du programme des fameux avions de chasse F-35. Les Turcs avaient été intégrés à la fabrication des pièces du fleuron de l’armée de l’air américaine et allaient recevoir des appareils. Mais voilà, Ankara s’est mis en tête d’acheter à la Russie les redoutables systèmes antimissiles S-400, en 2019. Washington a vu rouge et a cessé toute collaboration avec la Turquie. Puisque ce dossier a peu de chances d’aboutir, les Turcs se contenteraient de la levée du veto du Congrès américain sur la vente d’avions F-16…

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut