Economie

Par A. Ben Gamra : Partout dans le monde, on trouve des solutions à la crise alors que la Tunisie ne change rien

Par A. Ben Gamra : Partout dans le monde, on trouve des solutions à la crise alors que la Tunisie ne change rien

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la question de l’approvisionnement en énergie est devenue centrale dans la géostratégie mondiale. Après les fortes hausses de prix amorcées avec la reprise post-Covid, l’invasion russe de l’Ukraine provoque un nouveau séisme économique. Pour le gaz et le pétrole, les prix s’envolent. Et cette envolée pourrait durer.

En Europe et pour passer l’hiver et surmonter la chute des livraisons de gaz russe, la Commission européenne demande notamment aux Etats membres de l’UE de réduire, entre août 2022 et mars 2023, leur consommation nationale de gaz d’au moins 15% par rapport à la moyenne des 5 dernières années sur la même période. En cas de risque substantiel de grave pénurie, et si les efforts volontaires ne suffisaient pas, Bruxelles propose aussi un mécanisme d’alerte, après consultation des Etats- qui permettrait de fixer aux Vingt-Sept des objectifs contraignants de réduction de la demande.

Dans notre pays, on passe par une période d’incertitude avec une économie bousculée par des tensions géopolitiques nées notamment par la crise de l’énergie provoquée par la guerre en Ukraine. Une crise venant s’ajouter à une autre, ralentissant la croissance et poussant l’inflation à la hausse. Cette inflation galopante et la hausse des taux d’intérêt qui en découle, associées à la crise énergétique, alimentaire et sanitaire font peser de graves menaces sur l’économie nationale. Et le pire n’est pas à écarter, eu égard l’inconscience, l’incompétence et l’irresponsabilité dont fait preuve aujourd’hui la tête de l’exécutif, complètement sourd aux exigences économiques.

Le panorama n’est donc pas très rassurant. Le resserrement monétaire de 2018, beaucoup moins agressif, alors que l’inflation n’était pas aussi forte qu’aujourd’hui, a déjà entraîné des pays comme l’Argentine et la Turquie dans des crises de la dette. Désormais, le Sri Lanka s’ajoute aux pays en défaut de paiement. Mais la liste des pays menacés de vivre la même situation est beaucoup plus longue. Pour mémoire, la seule fois où la Tunisie était au bord de la faillite remonte à 1986. A cette époque, les réserves en devises ne pouvaient couvrir que trois jours d’importation Là aussi, la sonnette d’alarme a été tirée à cause de la hausse des taux d’intérêts et la peur de récession aux États-Unis surtout en cas d’un probable conflit à Taïwan.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

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