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Par Abdelaziz Gatri : La démocratie et la révolution, entre vieux aigris et jeunes culottés.

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Dix ans, c’est beaucoup dans la vie d’un homme, mais c’est peu de chose dans la vie d’un peuple et d’une nation.

La démocratie n’est pas une usine clés en main, ni une recette dans un livre de cuisine. C’est un apprentissage très éprouvant, pour les nerfs surtout, très coûteux en argent, et parfois en vies humaines. Ce n’est pas du cho9ou do9ou (ou du rubis sur l’ongle, si vous voulez). D’autres pays, et pas des moindres, ont connu terreur, famine, guerres civiles, sont retombés dans la dictature, mais ont fini par bâtir leur démocratie.

Nous ne verrons peut-être pas la démocratie de notre vivant, nous autres, seniors désabusés, aigris, n’ayant aucun passé politique, ni aucune culture politique, n’ayant pas le temps, ayant vécu dans notre cocon sous Ben Ali, protégés par les barrages policiers, loin des affres de la misère dans laquelle baignait « la  populace ».

Aujourd’hui, nous vivons dans la nostalgie de nos douces journées et soirées sans soucis, sur le littoral, coupés de l’arrière-pays et « «des gueux » qui y vivaient, ces « sales arabo-musulmans » qu’on voudrait bien expulser vers leur péninsule arabique, nous en laver les mains et vivre entre gentils francophones.

Mais je rêve, je crois et je parie que les jeunes, insoumis, plus intelligents, mieux armés de sciences et de technologies, plus tenaces, sauront triompher de la dictature et réussir là où nous avons échoué. Ils ont déjà, en dix ans seulement, dégagé une dictature « civile » qui nous était restée au travers de la gorge pendant 55 ans, puis une dictature islamiste avec laquelle beaucoup d’entre nous flirtaient.

Alors, ayons la décence de les laisser faire, et même se tromper.

Abdelaziz GATRI, activiste politique, Alliance patriotique pour l’ordre et la souveraineté (A.P.O.S).

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Publié par
Tunisie Numérique