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Par Akram Cherif : la ruée des enseignes internationales de luxe, quel apport pour l’hôtellerie Tunisienne

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Depuis deux ans, on constate un retour fracassant des chaînes hôtelières de Prestige en Tunisie, surtout avec Four Seasons, Anantara, Avani, Concorde, Hilton & Mariott pour l’hôtellerie d’affaires et les enseignes balnéaires tel que Barcelo, Magic Life, les différentes marques de Rewe touristique etc. Il est bon de savoir que ces enseignes n’investissent pas de l’argent, ce sont les promoteurs Tunisiens qui le font et ce changement de mentalité est à saluer car on a longtemps cru qu’on était les meilleurs et on pouvait se débrouiller tout seul pour remplir nos hôtels et de bien les gérer économiquement. La crise qui a suivi les attentats de 2015, a révélé au grand jour la faiblesse de notre hôtellerie surtout du point de vue médiatique. Le Maroc a connu lui aussi un attentat meurtrier à la place Jam3a El Fna, haut lieu touristique à Marrakech, mais la présence entre autres d’une trentaine d’hôtels de la chaîne Accor au Maroc ainsi que toutes les autres enseignes ont atténué les répercussions.

Concernant l’hôtellerie Tunisienne, l’arrivée de ces enseignes peut nous aider à surmonter la plupart de nos problèmes ;

Primo : améliorer la qualité de service et placer nos prestations à un niveau international, grâce à leur savoir-faire avéré et à la formation continue du personnel, des stagiaires et autres apprenants.

Secondo : contribuer à améliorer nos tarifs et tirer nos revenus par chambre vers le haut, le client est plus enclin à mettre le juste prix quand il s’agit d’une enseigne réputée et les autres hôteliers peuvent suivre la tendance.

Tertio : Donner une meilleure image du pays car c’est un gage de stabilité, du moins touristique (le maintien de Mr René Trabelsi en est l’illustration) et attirer une autre frange de clientèle plus fortunée donc plus dépensière.

Quatrièmement  : Permettre à nos meilleurs cadres de retourner au pays et de trouver de bonnes conditions de travail afin de transmettre leur savoir faire (une multitude de nos DG et chefs de département travaillent dans les pays du golfe et même en Europe).

Que ce soit de la franchise ou de la gestion pour compte, ce nouveau partenariat doit réussir, il faut de la patience des deux côtés car il faut du temps pour baliser le terrain. On ne va pas remplir les hôtels avec des taux d’occupation de 75 et 80 % et des prix moyens de 800 et 1000 DT du jour au lendemain.

Placer notre hôtellerie sur l’échiquier international doit être notre priorité pour les années à venir. Administration et professionnels doivent s’atteler à la tâche dès maintenant, il y va de la survie et de la rentabilité de notre tourisme et donc de notre économie.

Par Akram Cherif. Directeur général d’hôtel- Membre actif de l’académie de la cuisine française, délégation Tunisie.

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Publié par
Tunisie Numérique