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Par Amine Ben Gamra : Accélérer la transition énergétique pour faire face aux poussées inflationnistes mondiale

Par Amine Ben Gamra : Accélérer la transition énergétique pour faire face aux poussées inflationnistes mondiale

Pressions persistantes à la hausse sur l’inflation, risque de spirale prix – salaires, spectre d’un éventuel choc pétrolier… L’aléa de l’inflation constitue un des risques majeurs des prochaines années. Et gare à un éventuel choc sur les matières premières, en particulier un choc pétrolier susceptible de concourir à un choc global d’inflation (qui inciterait les banques centrales à durcir leur politique monétaire avec une remontée des taux d’intérêt à la clé), tout en mettant à mal la croissance économique, à l’image de ce qui s’est passé pendant la stagflation (stagnation économique et forte inflation) des années 70 (émaillées de deux chocs pétroliers). Une telle situation réclame à n’en pas douter des réformes institutionnelles. D’autant que la crise de 2007 avait déjà impacté les pays non-exportateurs de pétrole de la zone (Égypte, Tunisie, Maroc) avec une diminution de la croissance et une détérioration de leur compte-courant.

Il est grand temps que notre cher pays met en œuvre des mesures pour réduire l’intensité carbone de son économie et établir des objectifs d’énergies renouvelables s’il veut réévaluer sa stratégie énergétique et accorder en particulier une plus grande place aux filières renouvelables, laquelle soustrairait sa dépendance par rapport aux carburants importés.

Un potentiel qui a commencé à être exploité dans les pays voisins. Grâce à l’expansion rapide de l’éolien, du solaire photovoltaïque et du solaire thermique (IEA, 2020), l’électricité renouvelable en Afrique du Nord a augmenté de plus de 40%, au cours de la dernière décennie. D’ici à 2030, l’Algérie (0,7 GW en 2019) espère atteindre 22 gigawatts (GW) d’énergie renouvelable, le Maroc (3,74 GW en 2019) 10 GW, l’Egypte (5,5 GW en 2019) 54 GW d’ici à 2035. L’Égypte a déjà installé plusieurs industries appropriées à la chaîne de valeur de l’industrie solaire photovoltaïque, y compris la fabrication d’acier et de verre, ainsi que des usines de fabrication de pompes.

Dynamiser le financement des énergies renouvelables

Les obstacles financiers, tels que la convertibilité des devises, l’inflation et le manque de réserves de change sont aussi des préoccupations pour les investisseurs dans presque tous les pays d’Afrique du Nord. La collaboration des banques demeure indispensable pour épauler et encourager les investisseurs internationaux, et ceci dans le but de diminuer les risques et augmenter la bancabilité des projets à grande échelle. Parallèlement, un engagement plus élargi des banques commerciales locales s’avère essentiel. En effet, la diversification des modèles et produits de financement et l’accroissement de la capacité des banques commerciales pour financer des projets d’énergie renouvelable est envisageable dans le cadre de cet engagement. Constituer des banques d’investissement vertes nationales ou régionales paraît le meilleur moyen pour incorporer un effet multiplicateur de marché et recourir à des outils permettant la réduction des risques financiers.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

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