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Par Amine Ben Gamra – Après les crises sanitaire et politique, une autre pointe son nez : celle économique

Par Amine Ben Gamra – Après les crises sanitaire et politique, une autre pointe son nez : celle économique

Alors que les réserves en devises ont baissé de 8% entre fin 2020 et fin mars 2021. Il n’en reste plus que 8,4 mrds$ dont 49% alimentées par les quatre prêts du Fonds monétaire international (FMI) encore actifs.

Les agences de notation Moody’s (B2 à B3) et Fitch (B à B-) viennent d’ailleurs successivement de dégrader la note de défaut en devises étrangères à long terme de la Tunisie en assortissant cette baisse de perspectives négatives. La première en février 2021, la seconde le 9 juillet de la même année. La Tunisie ne se trouve plus qu’à une marche de la note C qui signifierait un défaut.

À l’instar du Liban, les créanciers externes habituels (FMI, multilatéraux, pays européens et pays du Golfe) sont de plus en plus réticents à aider les pays émergents où les blocages politiques les entraînent dans une spirale de difficultés. Par ailleurs, et comme dans le cas de Beyrouth, seul un accord préalable avec le FMI pourra débloquer les fonds des pays amis disposés à soutenir financièrement Tunis.

Cet accord avec l’institution de Bretton Woods prend du retard et est attendu d’ici à la fin de l’année 2021. A condition de mettre en place les réformes, notamment fiscales, indispensables au redressement du pays. Ceci nécessitant nécessairement, de mettre en place un nouveau gouvernement et établir une feuille de route claire et un train de réformes global, dans le cadre d’un pacte social rassemblant toutes les composantes nationales (syndicat, patronat, société civile…).

En prenant le pouvoir le 25 juillet dernier, le Chef de l’Etat était assurément conscient de ces défis économiques et de ces risques financiers. Sauf que le Président avait annoncé, que des pays frères et voisins de la Tunisie sont disposés à aider notre pays dans cette phase politique et économique extrêmement délicate. La Tunisie aura-t-elle accès à des financements exceptionnels ?

Sinon, et alors que les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) sont, actuellement, au point mort à la lumière des événements politiques, la Tunisie est appelée à honorer ses engagements auprès de certains pays et aussi auprès des banques locales, autrement le recours au Club de Paris pour négocier une restructuration des dettes de la Tunisie semble inévitable.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

 

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