Economie

Par Amine Ben Gamra : Dans notre pays, au lieu de cibler l’agriculture pour sortir de la crise, l’accent sera mis sur le tourisme rural

Par Amine Ben Gamra : Dans notre pays, au lieu de cibler l’agriculture pour sortir de la crise, l’accent sera mis sur le tourisme rural

Pendant de nombreuses années, la Tunisie a négligé le secteur agricole. L’attention de l’État a été focalisée sur le tourisme.

Le secteur de tourisme est un gros employeur de main-d’œuvre. Néanmoins, actuellement les statistiques, que l’Etat a publié montrent une baisse brutale des recettes en devises. Fin juillet 2020, les recettes touristiques ont chuté de 56% ne dépassant pas le 1,2 milliard de dinars, contre 2,8 milliards de dinars, durant la même période de l’année dernière, selon les indicateurs monétaires et financiers publiés mercredi par la Banque Centrale de Tunisie (BCT). A cela s’ajoute le grand nombre de prêts bancaires non performants accordés à ce secteur et qui a un impact négatif sur les bilans des banques. Le nettoyage du bilan des banques tunisiennes de ces prêts permettrait au gouvernement d’encourager les prêts aux milliers de jeunes Tunisiens qui pourraient souhaiter créer une entreprise. Malheureusement, le manque d’imagination et un lobby d’hôtels puissants gèlent toute nouvelle idée clé de l’économie.

Actuellement, l’accent sera mis sur le tourisme rural. Alors que l’agriculture dans ces régions peut participer significativement à sortir la Tunisie de la crise. Mais il faut inaugurer une nouvelle ère de prise de décision rationnelle surtout au niveau des grandes exploitations pour encourager la production à grande échelle. La Tunisie doit développer la production et l’exportation d’huile de qualité et de dattes pourvoyeuses de recettes en devises précieuses.

Il y a lieu de signaler que ce secteur manque de financement. En effet, la Banque Nationale de l’Agriculture ne détient que 35% de son portefeuille de prêts aux agriculteurs. Sachant que les prêts à l’agriculture représentent un maigre 4% de l’ensemble des prêts.

Le mépris de l’ancienne élite tunisienne à l’égard de l’agriculture prévaut encore, alors que de nombreux jeunes semblent se contenter de vivre maigrement dans les villes plutôt que de retirer un meilleur revenu sur leurs terres.

Amine BEN GAMRA-Expert Comptable-Commissaire Aux Comptes-Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie.

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