Economie

Par Amine Ben Gamra : Le succès ou l’échec des réformes économiques en Tunisie dépendra du degré de pragmatisme du nouveau chef de gouvernement choisi

Par Amine Ben Gamra : Le succès ou l’échec des réformes économiques en Tunisie dépendra du degré de pragmatisme du nouveau chef de gouvernement choisi

Quelle que soit la gravité des menaces économiques intérieures et extérieures qui ciblent la Tunisie, la relance économique est tributaire du rétablissement de la confiance dans les institutions du pays et dans ceux qui exercent le pouvoir. Cela dépendra du degré de pragmatisme du nouveau chef de gouvernement choisi.

Un nouveau pacte social entre le gouvernement, les syndicats et la fédération patronale UTICA est indispensable.

L’économie s’est avérée plus résiliente que prévue, secouée par des vents violents politiques et sécuritaires et par une récession en Europe, principal marché d’exportation de la Tunisie et source de touristes.

Tout le sens politique que les principaux acteurs de la présidence et du gouvernement peuvent rassembler sera nécessaire pour relancer l’économie et créer des emplois dont le besoin est ardent. Un échec entraînerait des conflits sociaux et politiques et un éventuel rééchelonnement de la dette extérieure imposerait sa propre logique froide.

Une fois une certaine stabilité politique assurée, les priorités économiques du nouveau gouvernement devront inclure la construction d’infrastructures majeures en vue d’intégrer les zones de l’arrière-pays les plus pauvres de l’ouest et du sud dans l’économie; réformer la manière bureaucratique dont le pays est gouverné et se débarrasser de la myriade d’autorisations et de règles qui laissent beaucoup trop de pouvoir aux bureaucrates; encourager les jeunes à créer de petites entreprises mais en même temps soutenir les grandes entreprises qui exportent des biens à réelle valeur ajoutée. Aussi, maîtriser le secteur informel et veiller à ce que l’État ne perde pas environ la moitié des prélèvements fiscaux qui lui sont dus par les citoyens. Il est essentiel de ramasser l’énorme quantité d’argent informel lavée en Tunisie pour remettre l’économie en marche et affaiblir les réseaux criminels qui se sont épanouis après l’effondrement de l’autorité de l’État.

Être transparent, oser débattre publiquement, rétablir le taux de croissance économique et maintenir la paix sociale et politique  exigera de hautes compétences économiques et politiques au sein du nouveau gouvernement.

Amine BEN GAMRA. Expert Comptable. Commissaire Aux Comptes. Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie.

 

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