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Par Amine Ben Gamra : L’économie pourra gagner du temps, mais jusqu’à quand ?

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Etat des lieux:

Nos problèmes économiques sont en train de s’aggraver de plus en plus chaque jour. Mais à ce jour, la Tunisie ne semble pas encore trouver la stabilité politique nécessaire à la reprise de la croissance. Visiblement, le calcul politicien prime systématiquement sur le bon sens économique amenant les partis, incapables de présenter un plan de redressement économique, à faire valoir leurs intérêts corporatistes au détriment de l’intérêt général.

De nombreux Tunisiens ont vu leur niveau de vie baisser : 45 % survivent avec un revenu mensuel de 500 dinars, 35 % avec 500-1000 dinars, 10 % avec 1000-1500 dinars, 5 % avec 1500-2500 dinars et 5 % avec plus de 2500 dinars.

L’Assemblée des Représentants du Peuple est plus fragmentée que jamais. Quant au président de la république, en dehors de la diplomatie et de la défense, il n’a aucune responsabilité exécutive. En tout cas, l’économie ne fait pas partie de ses prérogatives. Toutefois, il va bien falloir constituer un gouvernement.

L’économie tunisienne pourra gagner du temps, mais jusqu’à quand ? Il y a des limites à la redistribution quand il n’y a plus de richesses supplémentaires à redistribuer.

L’heure n’est pas, semble-t-il, à des mesures économiques hardies.

Solution potentielle:

Face à ce constat, un mémorandum de dialogue stratégique sur les questions économiques et de développement doit être élaboré et signé par toutes les parties politiques et syndicales. Cet agenda  doit répondre à l’objectif de créer un cadre commun de réflexions sur des sujets prospectifs pour une Tunisie performante par son climat des affaires où l’égalité des chances permet à toutes les activités économiques, toutes les catégories sociales, toutes les régions et toutes les générations une participation à la création des richesses.

Nous devons être plus mobile, plus agile, plus réactif, plus opportuniste et projeter davantage vers l’avenir.

Il y a lieu ensuite, de charger un comité de haut niveau de veiller à l’application de ce mémorandum, de tranquilliser les bailleurs de fonds de la Tunisie et les investisseurs et de permettre aux entreprises de se relancer grâce à des mécanismes rapides. Ce comité doit regrouper des acteurs du secteur public impliqués dans l’investissement et les représentants du secteur privé. Il doit s’appuyer sur une dizaine de comités techniques thématiques chargés de proposer des plans d’action périodiques.

Amine BEN GAMRA. Expert Comptable – Commissaire Aux Comptes – Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie.

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Publié par
Tunisie Numérique