La Banque Mondiale récemment a publié sa prévision d’un taux de croissance de 1.2% pour 2023. Des chiffres qui en disent long sur le marasme économique en Tunisie. Mais, le pire c’est que ce taux de croissance économique en 2023 est 70% moins élevé que la moyenne des pays de l’Afrique.
Sécheresse, aggravation du déficit et de la dette extérieure, rejet du prêt du FMI: les problèmes économiques commencent à peser sur la croissance du pays, qui a ralenti en 2023. Une baisse significative par rapport à 2022, quand le taux de croissance s’élevait à 2.5%.
Et ce malgré que le secteur touristique s’en est très bien sorti, avec une augmentation des revenus du secteur de 47%.
Les tunisiens et tunisiennes à l’étranger ont également envoyé dans leur terre natale l’équivalent de 6.6% du PIB, réduisant le déficit et contribuant à la croissance.
Mais le poids des subventions des entreprises publiques commence à se faire sentir sur les finances nationales.
Si l’on y ajoute :
Ainsi, il est facile de comprendre pourquoi les performances économiques du pays se sont détériorées.
Des problèmes graves attendent la Tunisie si rien n’est fait.
Il est grand temps de proposer un plan qui sorte la Tunisie de sa gestion économique actuelle, dans lequel les nœuds gordiens entre l’État et le secteur privé sont coupés.
Sans une telle réflexion stratégique, la faillite de la Tunisie est inéluctable.
L’absence d’action rapide pour faire face à ces évolutions négatives accentuerait la pression sur notre pays, car la combinaison de taux d’intérêt élevés, d’une faible croissance, d’un taux de change élevé et d’une dette croissante est de plus en plus insoutenable. La Tunisie doit redoubler d’efforts pour soutenir sa croissance et favoriser la stabilité. Des mesures politiques ciblées et novatrices sont nécessaires pour promouvoir l’investissement et la création d’emplois.
Mais la question qui se pose, avec la manière bureaucratique dont le pays est gouverné surtout au niveau de la ministre des Finances et celle de l’économie et de la planification, cumulé entre les mains d’une seule personne, la Tunisie peut-elle se mettre rapidement en ordre de marche.
Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie
Laissez un commentaire