Société

Par Amine Ben Gamra : Les PME tunisiennes ne connaissent pas leurs meilleurs jours

Partager

Selon des enquêtes menées par la Banque mondiale, les PME tunisiennes souffrent d’un déficit d’accès aux financements, qui s’est encore creusé au fil des ans. En effet, 22 % des entreprises considéraient le manque d’accès au financement comme un obstacle majeur en 2023.

La parfaite illustration d’arnaque des PME est le prêt de 120 millions de dollars, qui a été approuvé par la Banque mondiale, début 2023, afin de soutenir l’accès des PME au financement

En effet, La Banque Centrale de Tunisie a diffusé le 08-09-2023 une note portant sur les modalités d’utilisation de ladite ligne de crédit: cette note exige stipule qu’ une PME doit satisfaire des critères d’éligibilité en matière de gouvernance, d’assise financière et de respect des exigences environnementales et sociales,

Donc ladite lignes profité plus aux grands groupes qu’aux PME via leurs filiales : ces groupes, sont les premiers à déposer leurs dossiers au nom de leurs (filiales),

Résultat : La Banque Mondiale récemment a publié sa prévision d’une baisse du taux de croissance de l’économie tunisienne allant de 2,5% en 2022 à 1,3% en 2023 soit un taux 70% moins élevé que la moyenne des pays de l’Afrique

Pire, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), le taux de chômage en Tunisie est de 18 % en 2023. Cela signifie que près d’un quart de la population active tunisienne est à la recherche d’un emploi. Le chômage est plus élevé chez les jeunes diplômés et les femmes et plusieurs chefs d’entreprise sont recherchées ou sont en prison à cause de chèques sans provision.

Des chiffres qui en disent long sur le marasme économique en Tunisie. 

Solution

Le rôle de l’état est très important :

  1. Restructuré le système bancaire et financier : Créé des banques des régions destine au micro projet à la place des institutions de micro crédit qui cherche de la profitabilité au détriment de l’accompagnement et le suivi des projets. Les entrepreneurs tunisiens ont besoin d’encadrement et ne doivent pas être livrées à elles-mêmes
  2. Des instruments financiers, qui constituent les principales sources de financement à long terme dans de nombreux marchés émergents, ne sont pas encore pleinement développés en Tunisie : exemple le crowdfunding. En Tunisie la loi relative au « Crowdfunding » n’est pas tout de suite applicable et qu’il va falloir attendre la promulgation des décrets d’application pour la voir produire ses effets escomptés
  3. Mettre les PME tunisiennes en relation avec des investisseurs étrangers
  4. Mettre en place une stratégie de développement de la chaîne d’approvisionnement
  5. Le gouvernement doit s’engager dans la transformation numérique de son économie en créant des écosystèmes qui simplifient les démarches administratives
  6. La réglementation des changes ne remplit plus le rôle pour lequel elle a été créée. Il est temps que les Tunisiens auront le droit d’ouvrir des comptes en devises
  7. Repenser le modèle économique et de mettre en œuvre des politiques de développement régional et social
  8. Favoriser les liens de confiance entre l’Etat et le tissue économique tunisien
  9. Même si des hommes d’affaire ont été poursuivi il faut faire communiquer le message que l’Etat soutient les entreprises qui respectent la réglementation et les procédures en effet la transparence et les régularités sont essentiel aujourd’hui pour un développement inclusif

Pour résumer, des PME développées renforcent le tissu économique d’un quelconque pays et favorisent la création d’emploi et l’augmentation de la valeur ajoutée, et donc du PIB national.

Encourager ces PME doit être une priorité en matière de stratégie nationale.

Il est grand temps de passer de l’étape d’il faut faire vers la mise en œuvre des actions concrètes et l’exécution.

 

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

Laissez un commentaire
Publié par
Tunisie Numérique