Aujourd’hui le gouvernement tunisien est devant un véritable dilemme : Où trouver l’argent pour boucler l’exercice 2020 et faire face à 2021 et ses incertitudes ? Comment mobiliser des ressources en augmentant les recettes alors que le taux de mortalité des entreprises inquiète car il s’inscrit actuellement déjà dans une tendance haussière accélérée, le pessimisme s’empare des entrepreneurs, le taux de chômage s’accentue et le malaise social s’aggrave.
Face à cette situation, une tri-amnistie est la solution : une amnistie de change, une amnistie fiscale et une amnistie sociale permettra la mobilisation des ressources en augmentant les recettes, faire face à un système fiscal «malade» et fort déséquilibré et soutenir les entreprises tunisiennes.
Actuellement, l’entrepreneur tunisien n’a d’autre solution que de mettre la clé sous le paillasson : créances impayées, manque de trésorerie, baisse de l’activité. Tout ça, pèse beaucoup sur les entreprises Tunisiennes, en l’absence des mouvements sur leurs comptes bancaires, surtout que le secteur bancaire refuse actuellement de leur accorder des crédits, vu la conjoncture à risque imposée par la COVID-19. A tous ces problèmes le manque de visibilité des opérateurs économiques vient se greffer. Une situation qui appelle à une intervention rapide du gouvernement pour regagner la confiance des patrons et des investisseurs et épauler les petites et moyennes entreprises en essuyant, en partie ou en totalité, leurs arriérés fiscaux et sociaux, à travers le d’écrêtement d’une amnistie fiscale et sociale.
Une telle amnistie permettra de redresser l’économie et de renflouer les caisses de l’Etat. Bien entendu, le visa d’une amnistie doit être conditionné par le respect d’un certain nombre de conditions dont la transparence sera la clé de voûte.
Amine BEN GAMRA – Expert Comptable – Commissaire Aux Comptes – Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie.
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