Economie

Par Amine Ben Gamra : Redoubler d’efforts pour soutenir la croissance en Tunisie, car la croissance molle est une menace pour l’économie

Par Amine Ben Gamra : Redoubler d’efforts pour soutenir la croissance en Tunisie, car la croissance molle est une menace pour l’économie

L’année 2025 s’annonce très difficile car la combinaison de taux d’intérêt élevés, d’une faible croissance, d’un taux de change élevé et d’une dette croissante est de plus en plus insoutenable.

Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), publiées dans son rapport « Perspectives de l’économie mondiale » d’octobre 2024, la croissance économique tunisienne devrait stagner à un rythme modeste de 1,6% en 2024 et 2025. 

L’économie tunisienne est dans une impasse : la croissance patine et n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant Covid. C’est le seul pays de la région dans cette situation. Cette faiblesse de l’activité se retrouve dans l’évolution du marché du travail avec un taux de chômage qui ne parvient pas à casser le plancher des 16% et qui évolue même autour de 40% pour l’ensemble des jeunes âgés de 15 à 24 ans. Les diplômés du supérieur ne sont pas épargnés et la fuite des cerveaux (médecins, ingénieurs et autres) prend des proportions inquiétantes.

Pire, les perspectives économiques de la Tunisie s’inscrivent dans un contexte international marqué par de nombreuses incertitudes.Les tensions géopolitiques, la crise énergétique et la hausse des taux d’intérêt ont un impact négatif sur la croissance mondiale et fragilisent les économies émergentes.

Les prévisions de la croissance mondiale à cinq ans sont de 3,1 %, ce qui signifie que les perspectives à moyen terme sont plus médiocres que les prévisions d’avant la pandémie

La Tunisie doit redoubler d’efforts pour soutenir sa croissance.

Des mesures ciblées et novatrices sont nécessaires pour promouvoir via l’investissement et la création d’emplois.

L’investissement est le levier pour  bouger l’économie. Mais comment faire quand cela est passé d’une moyenne de 25 % du PIB entre 2000 et 2011 à 10 % aujourd’hui suite au manque des financements extérieurs.

Notre cher pays doit s’engager davantage auprès de ses partenaires étrangers, dont beaucoup restent perplexes quant au niveau de soutien qu’il conserve.

On n’a pas le luxe de négliger le dialogue avec les principaux prêteurs et partenaires commerciaux de la Tunisie.

La réalisation des objectifs nationaux de développement passe par des systèmes alimentaires sains, durables et inclusifs. Le développement de l’agriculture est l’un des leviers les plus puissants sur lequel notre cher pays peut agir pour mettre fin à l’extrême pauvreté, renforcer le partage de la prospérité et être un moteur de croissance

Exportateur incontournable d’huile d’olive, le pays dispose de positions fortes dans les fruits et légumes, les céréales et la pêche. Seule ombre, les périodes de sécheresse se multiplient avec le changement climatique et pèsent sur les rendements.

Le pays est aussi un hub régional pour la production de pièces automobiles, de composants électriques et de vêtements, grace à sa proximité géographique avec l’Europe et à une main-d’œuvre qualifiée et compétitive. C’est aussi un acteur régional de premier plan dans le domaine de l’externalisation des services pour des entreprises étrangères.

L’économie tunisienne ne manque pas d’atouts sectoriels mais reste prisonnière de sa vulnérabilité externe et est sur le fil du rasoir du risque souverain. Chaque choc, chaque crise, la rapproche un peu plus du risque de défaut.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

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