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Par Amine Ben Gamra – Rééchelonnement de la dette publique : mesure urgente pour faire face à la pandémie de COVID-19

Par Amine Ben Gamra – Rééchelonnement de la dette publique : mesure urgente pour faire face à la pandémie de COVID-19

Bien plus qu’une affaire de chiffres, la dette tue. En Afrique, entre 2000 et 2021, les dettes envers les créanciers étrangers a même doublé (d’après les données de la Banque mondiale, disponibles dans les rapports Global development finance et l’International debt statistics en ligne de la Banque mondiale) avec comme conséquence une augmentation de la part des recettes publiques dédiée à son paiement et une réduction significative des dépenses publiques dans le secteur de la santé.

En 2018, ces pays consacraient, en moyenne, 7,8% de leur produit intérieur brut (PIB) au remboursement de la dette contre 1,8% pour la santé, soit près de quatre fois plus. (Daniel Munevar. EURODAD, COVID-19 and debt in the global south : Protecting the most vulnerable in times of crisis I, mars 2020). Actuellement, face à la crise du coronavirus, est-il normal que tous les pays continuent à payer la dette alors que l’urgence est de débloquer des moyens humains et financiers pour sauver des vies ? Poser la question c’est déjà y répondre. L’abandon d’une grande partie de la dette devrait compter parmi les mesures urgentes à prendre face à la pandémie.

En Tunisie, l’endettement extérieur représente actuellement plus de 100% du PIB. Au cours de la décennie 2010-2020, il y a eu un doublement de l’endettement extérieur de la Tunisie qui, rappelons-le, était inférieur à 50% (48,9%) au terme du 3e trimestre 2010. Désormais, chaque Tunisien supporte un endettement extérieur supérieur à son revenu annuel moyen : près de 9.200 dinars. Aujourd’hui et suite à la pandémie de COVID-19, la situation devient très difficile et le risque de ne pas pouvoir honorer ses engagements envers les bailleurs des fonds internationaux devient très élevé.

Ainsi, la Tunisie doit activer sa diplomatie économique avec les plus grandes économies mondiales et les organisations internationales dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Banque Mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI), afin de réduire au maximum les effets financiers dévastateurs des dettes antérieures sans pour autant s’endetter encore plus.

Amine BEN GAMRA – Expert Comptable – Commissaire Aux Comptes – Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie.

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