Depuis des mois, le pays est en proie à l’incompétence et à l’abrutissement des supposés experts et spécialistes pour parer à la pandémie. Les politiciens et autres apprentis devins ont pris la place des scientifiques les plus qualifiés, à un moment où seule la compétence devrait avoir le droit de s’exprimer.
Quand le monde s’est confiné l’année dernière, nous voulions être un exception en annonçant 0 cas, qui n’étaient en fait, qu’une situation d’avant guerre. Le nombrilisme et les complexes de supériorités parfois, et d’infériorités souvent, de nos élites politiques, auront eu raison de nos concitoyens en proie à un virus virulent dont les victimes ne cessent d’augmenter. Ajoutez à la bêtise des uns, le manque de moyens non avoués, et non assumés de la Tunisie actuelle, et vous comprendrez le pourquoi de cette situation !
Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?
Dirigé par un gouvernement démembré et politisé, qui fait preuve d’un laxisme et d’une maladresse sans précédent, en cédant à l’irresponsabilité collective de la population, mais surtout des alliés politiques, qui ont maintenus des meetings, des manifestations et autres shows inutiles, dans un contexte si grave, la Tunisie agonise lentement mais sûrement.
L’incompétence au plus haut sommet de l’État, s’est confirmée quand l’exemple attendu pour encourager à la vaccination, n’est arrivé que bien tard ou quand le 1er symbole de l’État s’affiche sans masque dans des bains de foules ou des cérémonies internationales.
Devant tant de sottises, comment expliquer à des commerçants ou au monde de la nuit que la situation est grave, quand les dépassements et les interdits flagrants, s’affichent à coups de vidéos sur les réseaux sociaux, appuyés par certaines puissances régionales du monde des affaires !
Comment expliquer à une population en voie d’appauvrissement, que seule la fermeture pourrait réduire la propagation, quand par ailleurs des aides promises ne sont jamais parvenues ou encore, quand les organes de l’État multiplient les taxes et autres contraventions envers un tissu économique déjà rompu ?
Plus que jamais le pays et la population sont livrés à eux-mêmes, plus que jamais nous voyons combien les sensibilisations et les politiques de préventions ont été minorés ! Entre un ministère de la Santé dont le rôle invite à des questions et une autorité sécuritaire locale absente, le tunisien doit faire face seul à son choix politique et l’assumer, mais aussi à mûrir dans son combat face au virus.
Une inégalité régionale face au virus
Comment voulez-vous que les drames de Kairouan ou de Béjà ne se soient pas produits ? Dans un pays composé d’au moins 60% de population rurale, que les politiques semblent finalement ne pas connaître, nos concitoyens disséminés dans des villages parfois reculés, ne peuvent et ne pourront jamais avoir accès au vaccin, si ce dernier ne vient pas à eux. C’est bien le rôle de l’état que d’envisager les situations et les solutions. Imaginez un villageois supposé détenir un smartphone, (quand sa seule richesse n’est qu’un troupeau de 4 moutons et de 6 poules), s’inscrire sur Evax.tn, partir ensuite dans le centre le plus proche à des dizaines de kilomètres et faire la queue pour une injection … . Au delà du fantasme des experts, qui ont pensé à ce mode de gestion de la vaccination, il y a lieu de s’interroger sur la sensibilisation en milieu rural et de toutes les couches de la population… !
« Nul et inconscient, sont les maîtres mots de ce qui a été fait pour la gestion du COVID-19, depuis son apparition. »
Nous n’évoquerons pas les passes droits des uns et des autres, ministres actuels ou anciens, députés, haut fonctionnaires,…, pour l’anecdote, une ancienne ministre convoquée pour son vaccin Pfizer s’est présentée en fin de journée accompagnée d’un haut responsable du ministère, un flacon contenant 6 doses a été ouvert avec le risque d’avoir 5 doses finir à la poubelle, faute de patients à la fermeture, il aura fallut convaincre 2 personnes présentes sur place de se vacciner, pour limiter le gaspillage .
Le petit peuple des villes aura donc eu droit au SINOVAC et les nantis au Pfizer, en attendant l’ASTRA-ZENICA, donné par les européens qui n’en veulent plus.
Elles sont bien loin, les caravanes du planning familial qui avaient gérés des années durant l’évolution de la population tunisienne, aux campagnes de vaccinations en tout genre, à la prévention des MST et du VIH … .
Assumons le, les faits sont là, nous avions un ÉTAT, et une véritable classe dirigeante, qui prenaient en considération les spécificités régionales, mais il n’en reste plus rien, et ce constat est devenu une réalité flagrante. Le chaos de Kairouan et celui de Béja ne sont qu’un début malheureusement, si rien n’est fait dans les prochaines heures, notre été sera un enfer meurtrier, dont il faudra juger les responsables un jour où l’autre et ce ne sont sûrement pas les TRE, car ils sont déjà vaccinés et plus que jamais prêts à aider leurs pays !
Saluons ici, les initiatives citoyennes de plusieurs associations tunisiennes à l’étranger, qui ont organisé l’acheminement de médicaments et d’appareils respiratoires vers Kairouan et d’autres villes.
« La Tunisie a besoin d’un CHANGEMENT réel, politique, économique et surtout culturel ! »
Haythem A. Frioui
Fondateur de
l’Union de la Diaspora Tunisienne
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